Nice: On fait un premier bilan de la gestion privée du stationnement (indice : ça ne pardonne pas)
PARKING•Le nombre d'amendes, les nouveaux Forfaits post-stationnement, a explosé dans un premier temps et commence à légérement baisser...L'essentiel
- Nice, comme toutes les villes de France, a réformé sa politique de stationnement en confiant le contrôle de ses 8.500 places payantes à une société privée.
- Le conseiller municipal délégué au stationnement espère un retour « à l’ordre ».
«Je sors ma machine moins souvent. À part pour les Italiens. Eux, ce sont toujours des mauvais payeurs ». Casquette vissée sur la tête, chasuble bleue sur les épaules, une agent de la société Moovia passe en revue les voitures stationnées rue de Paris, près de l’avenue Jean-Médecin. « Et j’édite un peu moins de Forfaits de post-stationnement (FPS) qu’au tout début », dit-elle.
Un mois après le lancement de la réforme du stationnement à Nice (après les quinze premiers jours de l’année gratuits, le temps d’une mise à jour des logiciels) et l’arrivée de ce remplaçant du bon vieux PV, l’entreprise privée qui gère désormais le contrôle des 8.500 places pour le compte de la ville constate « davantage de paiements spontanés et de recours aux abonnements ».
Le nombre d’amendes quotidiennes passé de 300 à 1.500
« Nous avons démarré à 1.500 FPS par jour. Depuis un peu moins d’une semaine, le chiffre stagne autour de 1.000 tickets quotidiens », relève Yann Bauchet, le responsable niçois de Moovia qui déploie quinze agents assermentés dans les zones payantes.
Et qui ont fait pleuvoir les amendes (300 PV étaient dressés chaque jour avant la réforme), jusqu’à faire rentrer les Niçois dans le rang ? « Ils sont partout, tout le temps, ironise Bruno, devant un horodateur. J’ai eu droit à deux FPS en moins de 24 h. Ça m’a vacciné. Du coup, quand je peux, je prends le tramway ».
Et résultat : « On trouve des places plus souvent », assure Wassila, en garant sa grosse berline dans une rue de l’hypercentre. « Je n’ai tourné que deux fois pour avoir une place. Avant, ça pouvait durer un temps fou », explique encore la jeune femme.
Retour à « l’ordre » après « l’anarchie »
« Pendant trop longtemps, l’idée était que ça ne coûtait rien de se garer en surface. Seulement 10 % des automobilistes payaient », relève Gael Nofri, le conseiller municipal délégué au stationnement. Avant de marteler : « C’était l’anarchie. Le nouveau dispositif a été imaginé pour arriver à un retour à la règle et pas pour faire rentrer des recettes. »
Selon l’élu, les fameux FPS (16 euros toutes les 2 h 15 si le coût de la place n’a pas été réglé, versés, conformément à la loi, à la métropole pour des projets liés aux transports) ne couvriraient pas l’instauration d’un forfait de 30 minutes gratuites (dont 300.000 tickets ont été distribués en un mois) et la création de nouveaux tarifs résidents.
Une nouvelle étape attend encore les Niçois avec l’arrivée, courant avril, de nouveaux horodateurs. Il sera alors impossible de rester à la même place plus de 2 h 15.