Nice: Avis «défavorable» pour installer une crèche à la place de la mosquée
CULTE•Christian Estrosi, qui dénonce « l’opacité dans le financement et la gouvernance » de la mosquée En-Nour, indique qu’il « ne lâchera rien » pour la faire fermer…Fabien Binacchi
L'essentiel
- Les conclusions d’une deuxième enquête publique sont défavorables au projet de la mairie d’installer une crèche à la place de la mosquée de l’ouest de Nice.
- Le maire de Nice Christian Estrosi indique qu’il veut aller au bout de la procédure de déclaration d’utilité publique pour exproprier le lieu de culte.
- Il ne « lâcherait rien » pour faire fermer la mosquée « en raison de l’opacité de son financement et de sa gouvernance ».
Non, le projet de la mairie de Nice d’implanter une crèche (et un espace de co-working) en lieu et place de la mosquée En-Nour n’est pas de nature à motiver une déclaration d’utilité publique (DUP).
C’est en tout cas les conclusions « défavorables » du commissaire-enquêteur, chargé de statuer sur une nouvelle enquête publique, que Christian Estrosi a « formellement contestée » mercredi. « D’autant plus que la première avait fait l’objet d’un avis favorable », s’est étonné l’élu.
Le maire de Nice, qui a multiplié les démarches depuis l’ouverture, à l’été 2016, du lieu de culte de la plaine du Var, a encore une fois martelé qu’il ne « lâcherait rien » pour le faire fermer « en raison de l’opacité de son financement et de sa gouvernance ».
Des besoins en place de crèche mal appréhendés
« Nous irons jusqu’au bout », a ainsi annoncé Christian Estrosi, indiquant qu’une délibération serait prise lors du prochain conseil municipal pour poursuivre la procédure de DUP, qui permettrait d’exproprier la mosquée. « Le préfet aura alors un an pour statuer », a-t-il aussi précisé, remettant en cause, tous azimuts, les conclusions du commissaire.
Tant sur le fond et les besoins en places de crèche « mal appréhendés », que sur la forme. Christian Estrosi s’est notamment étonné que l’enquête ait intéressé « autant », soit 9.419 personnes : « J’ai demandé à pouvoir vérifier l’authenticité de leur intervention ».
« Nous l’avions encouragé à le faire et si la communauté musulmane s’est mobilisée, c’est tant mieux », a réagi Me Ouassini Mebarek, l’avocat de l’association qui gère le lieu de culte.
Une solution « immédiate et temporaire »
En attendant la décision du préfet, le maire a aussi balayé « le risque d’atteinte à la liberté de culte » également soulevé par le commissaire-enquêteur.
Christian Estrosi a rappelé qu’il avait, dès avril 2016, proposé un autre terrain à Nice-Ouest et annoncé que, dans l’attente de ce projet, un local de 500 m2 était mis à disposition « immédiatement et temporairement » d’une autre association.
« C’est la preuve que des terrains pour la construction d’une crèche, il y en a ailleurs », a ironisé l’avocat.