Nice: La métropole va réserver des emplois publics aux enfants de harkis
COLLECTIVITES•Le conseil métropolitain Nice Côte d’Azur est le premier à acter cette décision…F.B. avec AFP
L'essentiel
- La communauté harkie représente environ 20.000 personnes dans la métropole niçoise.
- Chaque année, un contingent d’emplois de catégories B et C sera défini.
C’est une initiative inédite pour une grande ville française. Ce lundi, Nice est devenue la première à prévoir un contingent d’emplois réservés aux enfants de harkis. Une décision prise à l’unanimité du conseil de la métropole niçoise en raison de « la persistance de [leurs] difficultés d’insertion » plus de 50 ans après la guerre d’Algérie.
Dans l’hémicycle, l’opposition socialiste a cependant fait remarquer à Christian Estrosi, maire (LR) de la ville et président de la métropole, que cela arrivait « peut-être un peu tard ». La métropole Nice Côte d’Azur regroupe 49 communes dans un département, les Alpes-Maritimes, où la communauté harkie représente environ 20.000 personnes.
Sans concours ni condition d’âge
Un contingentd’emplois de catégories B et C dans les effectifs de la métropole, et dont le nombre sera défini chaque année par un comité en fonction des besoins et des profils de demandeurs, sera réservé aux enfants de harkis, sans concours ni condition d’âge pourvu qu’ils s’inscrivent sur une liste.
« Le manque de reconnaissance et la persistance de difficultés d’insertion rencontrées par la première génération et leurs descendants sont encore perçues comme des discriminations à l’encontre de la communauté des Harkis », justifie la collectivité.
Le plan de Hollande pour les harkis « très mal appliqué »
« J’espère juste que ce n’est pas une mesurette de plus », a réagi Ali Amrane, président du collectif des associations de harkis des Alpes-Maritimes et lui-même élu à Grasse comme adjoint au maire. Et d’interroger : « Pourquoi ne pas commencer par titulariser les enfants de harkis déjà en contrats précaires ? »
Selon lui, le plan d’action pour les harkis de 2014 adopté sous la présidence de François Hollande est « très mal appliqué car les grandes administrations comme la fonction publique pénitentiaire, hospitalière et les douanes ne recrutent pas les enfants de Harkis en raison du niveau scolaire exigé : il faut un niveau baccalauréat ».
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a également réservé six postes dans des lycées pour des enfants de harkis, en application d’une loi de 2008.