INTERVIEW«Pas de phobie» pour le proviseur héroïque de Grasse qui a fait sa rentrée

Côte d’Azur: Le proviseur héroïque de Grasse a fait sa rentrée «sans faire de la sécurité une phobie»

INTERVIEWHervé Pizzinat a pris les rênes du lycée professionnel, à Cannes…
Fabien Binacchi

Propos recueillis par Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Hervé Pizzinat, le proviseur qui s’était interposé lors d’une fusillade dans son lycée à Grasse, a fait sa rentrée dans un nouvel établissement à Cannes.
  • A la tête du lycée professionnel Les Coteaux, il explique que la sécurité sera « l’une de ses priorités », mais « sans en faire non plus une phobie ».

Le 16 mars 2017, son intervention avait permis d’éviter le pire au lycée grassois Alexis de Tocqueville. Le « super-proviseur » Hervé Pizzinat, blessé par un tir en tentant de raisonner l’un de ses élèves venu armé, vient de faire sa rentrée. Dans un tout autre établissement.

Six mois après cet épisode traumatisant (quatre autres personnes étaient également blessées), le récipiendaire de la Légion d’honneur s’est éloigné de la Cité des parfums pour se rapprocher de la Croisette. Il tient désormais les rênes du lycée professionnel Les Coteaux, à Cannes.

Près de six mois après ce drame, comment vous sentez-vous ?

Je vais très bien. Je reprends le travail, donc tout va bien. En plus, je me retrouve dans un nouvel environnement, avec des formations très différentes [le lycée Les Coteaux propose des cursus dans les domaines de la mode et du spectacle notamment]. Je me dis que c’est assez fantastique d’avoir eu cette opportunité d’un tel changement.

Arriver dans un autre établissement, c’est un souhait que vous avez formulé en réaction à la fusillade ?

Ma demande de mutation date de novembre 2016. Mais ce qui s’est passé en mars a fait encore grandir mon désir de changement. Cette aventure collective qui nous a été imposée à Grasse a créé des liens affectifs très forts entre tout le personnel.

Des liens qui n’étaient finalement pas propices à un travail serein, en tout cas pas autant que l’on aimerait déontologiquement parlant. Dans tous les cas, je serai toujours, et de façon incroyable, attaché au lycée Alexis de Tocqueville.

Y a-t-il eu une certaine appréhension en arrivant au lycée Les Coteaux ?

Pas du tout. Je me suis par contre assuré de la sécurité de l’établissement. Cela fait partie intégrante du rôle de proviseur. Et nous allons y veiller tous les jours. Comme la pédagogie, c’est une priorité. Mais je ne vais pas en faire non plus une phobie.