L'association de Cédric Herrou dénonce un renvoi illégal de migrants mineurs isolés
MIGRANTS•Avec le collectif Roya Citoyenne, la figure de l’aide aux migrants a filmé des reconductions à la frontière dans la gare de Menton-Garavan…Mathilde Frénois
L'essentiel
- La vidéo montre un contrôle au faciès et une reconduction à la frontière italienne sans information sur une éventuelle demande d’asile comme l’exige la loi.
- « Cette histoire-là on peut la faire tous les jours dans tous les trains. C’est ce qui est grave », estime Cédric Herrou.
Ils se sont équipés de caméras cachées. Pour dénoncer des pratiques qu’ils jugent illégales et auxquelles ils assistent régulièrement, des membres du collectif Roya Citoyenne ont filmé les contrôles policiers dans la gare de Menton Garavan (Alpes-Maritimes). Cédric Herrou y déplore le contrôle au faciès dans les trains, la détention illégale au premier étage de cette gare et la reconduite de migrants mineurs isolés en Italie sans proposition de dépôt d’un dossier de demande d’asile.
Le 30 juin, la figure de l’aide aux migrants dans la vallée de la Roya Cédric Herrou et quelques militants montent dans un wagon à Menton-Garavan. Dans la rame, seuls deux Tchadiens, une sœur et son frère mineurs, sont contrôlés. Interrogé par le militant et un vidéaste, un CRS indique que ces personnes en situation irrégulière seront « raccompagné [es] au poste de la police de l’air et des frontières [PAF] qui gère après ces personnes-là. »
« C’est un train parmi tant d’autres »
Ce ne sera pas le cas, selon la vidéo. Après avoir été admis quelques minutes au premier étage de la gare, les migrants sont raccompagnés dans un train direction l’Italie, sans billet et, toujours selon les images, sans information sur une possible demande d’asile. Or cette démarche est inscrite dans la loi.
« On a décidé [cette action] un beau jour en réunion et on s’est dit on va prouver qu’il y a une reconduction illégale de mineurs isolés de France jusqu’en Italie, explique Cédric Herrou. On ne pensait pas prouver l’endroit de détention dans la gare de Garavan […]. Ce n’est pas un cas isolé. C’est un train parmi tant d’autres. Cette histoire-là on peut la faire tous les jours dans tous les trains. C’est ce qui est grave. » Les deux migrants mineurs tchadiens sont descendus à Vintimille. Ils ont de la famille en Allemagne, où leur mère les attend.