Sur la vidéo, Mohamed Lahouaiej Bouhlel monte dans le camion. Le terroriste démarre et se dirige vers le centre-ville de Nice. Le véhicule arrivé sur la promenade, la projection se coupe. Ce document, c’est le seul qui a été projeté aux 300 proches de victimes de l’attaque qui a meurtri Nice le 14 juillet, tuant 86 personnes. Les parties civiles et leurs avocats ont écouté les juges antiterroristes. Pendant deux heures, dans un amphithéâtre de Valrose, les magistrats ont exposé les avancements de l’enquête.

« J’ai appris le nom de certains complices, comment le terroriste a agi, quand et avec qui. Mais aussi quelles investigations sont faites et où en est l’enquête, explique Ali Charrihi, le fils de la première victime, Fatima. C’est une étape importante dans la reconstruction. Ma famille est à la recherche de la vérité. »

Pas d’allégeance à Daesh

Aux victimes, les juges ont confirmé que neuf personnes, mises en examen pour complicité d’acte de terrorisme, sont toujours détenues. « Il y a une revendication de l’Etat islamique 36 heures après l’attentat mais à ce jour, aucun lien n’a pu être établi. L’énigme de ce dossier est qu’il n’y a pas d’allégeance », explique l’avocat d’Ali Charrihi, Me Philippe Soussi.

Margaux est sortie avant la fin de cette audience couverte par le secret de l’instruction. « Ils ont donné des détails sordides, des images que je ne voulais pas voir, s’emporte cette mère qui a perdu sa fille de 43 ans. Les juges racontaient les faits comme une mauvaise série B et n’ont pas répondu aux questions de sécurité. » Effectivement, deux informations judiciaires distinctes ont été ouvertes. D’autres juges traitent la question sécuritaire. Sur le volet terroriste, dont il était question mardi, une nouvelle réunion est prévue. Elle devrait se tenir avant la fin de l’année.