L'essentiel
- Les ONG s’engagent notamment à s’associer pour « porter des contentieux et mettre les Etats face à leurs responsabilités ».
- Elles pourraient aussi envisager de créer « un lieu de répit et d’accueil » en France.
Ils sont venus trouver une « réponse adaptée, non pas à une crise migratoire, mais à une crise de l’accueil » à la frontière franco-italienne, où « la situation ne cesse de se détériorer ». Après deux jours de discussions à Nice, cinq ONG ont annoncé jeudi le lancement d’un front commun pour « aider les migrants et ceux qui les soutiennent ».
Amnesty international France, La Cimade, Médecins du monde, Médecins sans frontières et le Secours catholique se sont notamment engagés « à porter des contentieux et mettre les Etats face à leurs responsabilités ».
« Un lieu de répit et d’accueil en France »
« Il y a de graves défaillances, des atteintes à la législation de la part des autorités françaises et italiennes. Notamment pour les mineurs, a pointé Cécile Coudriou, la vice-présidente d’Amnesty International. Des renvois se font sans notification, ce qui est contraire à la loi. »
« Si la situation n’évoluait pas dans les mois qui viennent dans cette région, on pourrait envisager de créer un lieu de répit et d’accueil en France pour contraindre l’Etat à faire son devoir et à accueillir ces gens », a également déclaré le docteur Philippe de Botton.
Le responsable de Médecins du Monde, dénonçant « un blocage de la frontière ayant déjà conduit à la mort de onze personnes, tuées notamment sur l’autoroute ».
Des kits de formation juridique
Les ONG prévoient également la mise en place « d’un kit de formation juridique pour protéger les personnes qui apportent leur aide aux migrants », a précisé Louise Avon du Secours catholique, pointant les « nombreuses interpellations et procédures » lancées contre des militants. « On est respectueux des lois, jusqu’à a un certain point. La dignité humaine a tous les droits », a lâché la responsable.
Selon Maurizio Marmo de l’association Caritas, à Vintimille, entre 35 000 et 40 000 migrants seraient arrivés depuis janvier, soit 40 % de plus qu’en 2016. Des chiffres que la préfecture des Alpes-Maritimes n’était pas en mesure de commenter, période de réserve oblige.