JUSTICEIl risquait la prison en Italie, un passeur bénévole de migrants relaxé

Aide aux migrants: Un passeur bénévole français qui risquait la prison en Italie finalement relaxé

JUSTICELe parquet italien avait requis 3 ans et 4 mois de prison à l'encontre de l'Azuréen Félix Croft, 28 ans...
Fabien Binacchi

F.B.

Félix Croft, un bénévole azuréen qui risquait la prison en Italie pour avoir tenté de conduire une famille soudanaise en France, a finalement été relaxé ce jeudi par le tribunal d’Imperia. Le parquet transalpin avait requis 3 ans et 4 mois de prison à son encontre.

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Cet intérimaire de 28 ans, habitant de Cagnes-sur-Mer (près de Nice), militant du mouvement Nuit Debout engagé à gauche, était au centre d’une affaire de passeur « humanitaire », à l’image de celle de l’agriculteur Cédric Herrou déjà jugée en France, mais encore inédite de l’autre côté de la frontière.

« On attend la décision de la procureure, qui peut faire appel, mais aujourd’hui, pour moi, la justice a été appliquée. Quand la solidarité va à l’encontre du droit, c’est l’humanité qui doit prévaloir », a déclaré Félix Croft après l’annonce de la décision.

« Un acte non prémédité et légitime »

Le militant s’était fait arrêter le 22 juillet 2016 en Italie avec, à bord de son véhicule, une famille de cinq Soudanais du Darfour (un père, une mère enceinte, deux enfants et leur oncle) qu’il avait rencontrés dans un centre d’accueil et qu’il voulait ramener en France.

« C’était un acte non prémédité, avait-il expliqué à 20 Minutes en février. Mais si ce n’était pas légal, c’était au moins légitime. » « Très touché et même choqué » par trois semaines passées au camp de Grande Scynthe, près de Dunkerque, le jeune intérimaire s’était investi, dès le moi de mai 2016, dans l’aide aux migrants entre la France et l’Italie, « juste à côté de chez [lui] ».

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Depuis quelques années, Vintimille, ville frontalière de la France, voit transiter des milliers de migrants qui tentent de rejoindre le nord de l’Europe, jusqu’à cristalliser des tensions. Il y a quelques jours, le maire de Vintimille a finalement annulé un décret qui devait interdire aux militants de donner à manger aux migrants.

La procureure avait rejeté tout « état de nécessité »

Lors de l’audience, en mars, les avocats de Félix Croft avaient plaidé la relaxe, défendant une action menée pour la protection de ces cinq Soudanais. Même si, à l’inverse du droit français, la justice italienne ne prévoit pas d’immunité humanitaire pour l’aide désintéressée aux migrants.

Ils ont été entendus ce jeudi. Le tribunal d’Imperia a prononcé la relaxe de l’Azuréen, provoquant de nombreux applaudissements dans la salle d’audience, selon un journaliste de Nice-Matin, présent sur place.

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Dans son réquisitoire, la procureure avait pourtant rejeté tout « état de nécessité » et requis 3 ans et 4 mois de prison ferme ainsi que 50.000 € d’amende. « Ces personnes pouvaient demander d’activer les procédures pour le droit d’asile [en Italie] mais elles ont exprimé la volonté de rester clandestines », d’après Grazia Pradella.

Ce jeudi, la procureure a bien tenté d’enfoncer le clou. « Félix Croft connaissait les lois et il savait que les transgresser constituait un crime, a-t-elle dit selon des proposrapportés par des médias italiens. « Rien ne peut permettre à des gens, même de bonne foi, d’évaluer la sécurité de l’Etat » italien, a également déclaré Grazia Pradella.

Jusqu’à 15 ans d’emprisonnement en Italie

La peine encourue pouvait même allait jusqu’à 15 ans d’emprisonnement selon le droit italien. La justice transalpine ayant retenu les conditions « inhumaines », selon elle, du transport des cinq Soudanais, serrés dans le véhicule de Félix Croft.

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Un collectif de soutien français avait dénoncé « l’énormité des peines requises ». Début février, le tribunal correctionnel de Nice avait condamné l’agriculteur Cédric Herrou à 3.000 € d’amende avec sursis pour avoir aidé des dizaines de migrants à venir d’Italie. Le parquet a fait appel de cette décision.