Les trois atouts de Cannes pour réussir son festival des séries
EVENEMENT•La première édition de Cannes Series aura lieu en avril 2018 et fera face à deux autres manifestations concurrentes…Fabien Binacchi
Une compétition officielle avec un jury composé de cinq personnalités et d’un président de « renommée internationale ». De nombreuses séances publiques et des montées des marches « glamours » en même temps qu’un marché professionnel. Et, enfin, des résidences pour dénicher les futurs créateurs de contenus.
Le maire (LR) de Cannes David Lisnard a profité du premier jour du MipTV, ce lundi, pour livrer les grandes lignes du premier festival Cannes Series, prévu pour avril 2018, en présence de la présidente de l’événement, l’ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin.
Face au projet concurrent (et soutenu par le gouvernement) d’une manifestation similaire à Lille et face au parisien Séries Mania, l’élu a estimé que Cannes Series deviendrait rapidement le « premier festival international de séries ». Avec quels atouts ?
L’habitude des grands événements
Consacrée « capitale mondiale du cinéma » chaque mois de mai, Cannes aspire donc aussi à un même titre pour les séries. La petite ville de 70.000 habitants en a en tout cas l’aura. En plus de la grand-messe du 7e art, la bien nommée « cité des festivals » a l’habitude des grands événements qu’elle accueille dans son palais des congrès tout au long de l’année.
Les marchés de la télévision justement (MipTV et MipCom), de l’immobilier (Mipim, Mapic), de la musique (Midem), des produits détaxés (TFWA) ou encore du tourisme (ILTM) y côtoient aussi le Festival de la publicité (Cannes Lions).
« Pour organiser un Festival de Cannes des séries quoi de mieux que de le faire à Cannes », a lancé le maire de Cannes qui a décidé de passer outre la décision du ministère de la Culture de soutenir plutôt la candidature de Lille dans un appel à projets.
« On prend le modèle du Festival de Cannes qu’on transpose pour les séries, a décrit David Lisnard. Il y aura une sélection officielle [avec une dizaine de séries inédites de tous genres, sauf l’animation et de tous modes de diffusion, ndlr], des soirées et des festivités, une résidence d’écriture et un forum de coproduction. »
L’événement aura lieu sur sept jours et sera accompagné de projections hors compétition et de prix du public, « la volonté étant aussi de pouvoir faire voter les internautes et les téléspectateurs », a aussi précisé Benoît Louvet, directeur général du festival.
Des stars et des studios déjà captés par le MipTV
Pour que ça fourmille sur les tapis rouges du Cannes Series que ses organisateurs souhaitent « glamour », ils pourront compter sur l’aura du MipTV. Le festival aura lieu en avril, à cheval sur ce marché mondial des contenus audiovisuels accueilli chaque année à Cannes depuis 52 ans, et qui capte déjà les plus grands studios de la planète et les stars du petit écran. Souvent là pour des présentations de programme en avant-première.
« Des milliers de séries ont été découvertes ici, a précisé Paul Zilk, le président de Reed Midem, organisateur du congrès, évoquant l’évolution naturelle' que représente le festival. Cannes est devenue depuis toutes ces années the place to be pour vendre et acheter des programmes. » Cette année encore, ce rendez-vous business prévu toute la semaine va réunir près de 11.000 participants d’une centaine de pays.
« L’interaction avec le marché est essentielle pour faire venir du monde, pointe Fleur Pellerin. Je pense que les productions scandinaves, américaines ou asiatiques ne vont pas se déplacer plusieurs fois ». En gros, si elles sont déjà à Cannes, iront-elles aussi à Lille ?
Les infrastructures… et la météo
Si Canal + a annoncé très tôt un partenariat exclusif avec le festival des séries cannois, c’est que « Cannes est une évidence », a aussi jugé ce lundi depuis le palais le directeur général du groupe de télévision Maxime Saada.
Avec le Palais des festivals, les hôtels et les palaces, l’unité de lieu permis par la Croisette « et puis la question de la météo ». « C’est très important pour les gens qui viennent de l’étranger et parfois même pour les Parisiens », a-t-il aussi pointé.