Salon de l’agriculture: Qui est cet apiculteur azuréen qui collectionne les médailles?
CONCOURS•En dix-huit ans de concours général agricole, les miels de Jean-Louis Lautard ont remporté 61 breloques…Fabien Binacchi
Il est rentré de la porte de Versailles avec peu d’invendus mais surtout une nouvelle moisson… de médailles. Deux d’or, une d’argent et une quatrième de bronze que Jean-Louis Lautard va pouvoir apposer sur ses précieux bocaux.
L’apiculteur, qui travaille avec au moins quatre employés dans sa miellerie du Tignet, près de Grasse, est encore une fois cette année l’exploitant des Alpes-Maritimes à avoir été le plus récompensé au concours général du dernier Salon de l’Agriculture. Avec ses miels, il a déjà récolté quelque 61 breloques !
En transhumance continue avec son millier de ruches
« C’est la reconnaissance d’un travail de longue haleine », confiait ce lundi ce spécialiste des abeilles qui fait transhumer son millier de ruches dans le massif de l’Estérel (Var) ou encore sur les hauts plateaux des Alpes-de-Haute-Provence. « Et même jusqu’en Rhône-Alpes ou en Franche-Comté pour les miels d’acacia, de tilleul ou de sapin », dit-il.
Cette année, les jurés du Concours général de Paris ont notamment salué, en or, son Miel de lavandes, butiné dans la région de Moustiers-Sainte-Marie, et un Miel du maquis de l’Estérel. « Très typique avec la grande bruyère blanche, la lavande maritime, le myrte et la farigoule entre autres », explique Jean-Louis Lautard en véritable alchimiste des nectars.
IGP ou du Label rouge
Un troisième miel de lavande fine « aspic » – cultivée sur les hauts plateaux de Grasse, à plus de 1.100m d’altitude – a obtenu l’argent. Et un dernier miel de la vallée de la Siagne le bronze. Au total, l’agriculteur, également président du syndicat des miels de Provence, développe jusqu’à dix-huit miels différents, souvent estampillés d’une IGP (indication géographique protégée) ou du Label rouge.
« On se retrouve souvent en pleine nature, loin de la pollution ou des pesticides qui menacent ailleurs les abeilles. Nous, notre problème, ça peut être le climat, qui influe beaucoup sur les récoltes de miel. Pas assez chaud, trop de mistral, un manque d’eau… 2016 a, par exemple, été plutôt un mauvais cru », explique Jean-Louis Lautard, malgré ses quatre nouvelles médailles.
L’agriculture azuréenne a raflé 20 médailles cette année
Lundi, l’apiculteur avait les honneurs d’une cérémonie organisée par le conseil départemental des Alpes-Maritimes, avec onze autres exploitants du cru également récompensés à Paris. Au total, la production azuréenne a rapporté vingt médailles cette année.
Dix sont revenues à des produits de la filière oléicole (six d’or, deux d’argent et deux de bronze). Un autre apiculteur a obtenu une médaille d’argent. Un fromager du Haut Pays a raflé le bronze pour sa tomme de brebis. Et, enfin, les vignobles de Nice ont fait remporter trois breloques de chacun des métaux.