Marineland d'Antibes: Les anticaptivité attaquent (à nouveau) le parc dans une vidéo
ANIMAUX•Dans les images, des « animaux captifs montrent des signes de morsures et de dépérissement » selon leurs auteurs...Fabien Binacchi
Ils lancent une nouvelle offensive. Dans une vidéo publiée sur YouTube, des militants anticaptivité du collectif Sans voix Paca ciblent Marineland avec des « images choc tournées dans le parc entre 2015 et 2016 ».
Dans ce montage d’un peu plus de quatre minutes, des « animaux captifs montrent des signes de morsures et de dépérissement », accuse l’association. Des photos de dauphins défilent. Des marques sur leur peau sont cerclées de rouge. « Blessures, griffures, morsures sont le résultat d’une cohabitation forcée », appuie une voix off.
« Réhydratés par intubation »
L’alimentation des cétacés est aussi pointée du doigt. L’apport de poissons congelés « ne permet pas aux animaux d’avoir tous les nutriments nécessaires ». Pour remédier à ça, « ils sont complémentés avec des vitamines et réhydratés grâce à des blocs de gélatine ou par intubation », décrit l’association antispéciste.
« Pire », selon elle, « les animaux reçoivent des quantités importantes d’anxiolytiques et d’antidépresseurs pour surmonter le stress de l’enfermement ».
« C’est faux ! », répond Jon Kershaw, le directeur animalier du parc marin d’Antibes, interrogé par 20 Minutes. « Ce qui est vrai en revanche, c’est qu’ils reçoivent des cachets polyvitaminés pour pallier ce qui est perdu dans la décongélation des poissons que nous leur donnons, répond aussi le spécialiste. Nos vétérinaires nous recommandent également de compléter leur hydratation, les poissons congelés étant moins riches en eau. »
Les « blessures » décrites par l’association « ne sont que le résultat de la vie en communauté de ces mammifères marins », rétorque encore Jon Kershaw. « C’est la même chose dans le milieu naturel. C’est même parfois pire », selon lui.
Réintroduction dans le milieu naturel ?
Arguments, contre-arguments… Les deux parties semblent bien irréconciliables. Les anticaptivité continuent de demander une réintroduction des cétacés dans le milieu naturel. Le parc, lui, répond que « ce n’est pas une bonne idée ». « Ces animaux sont nés en captivité. Ils ont appris avec les hommes, ils reviendraient toujours vers les hommes », avance Jon Kershaw.
Mais selon lui, la génération d’orques vivant actuellement à Marineland serait la dernière. « Nous avons trois mâles et une seule femelle et tous ont déjà un lien familial. Sea World ayant décidé d’arrêter son programme de reproduction [dons de semences], je ne vois pas comment de nouvelles naissances seraient possibles. »