POLEMIQUEL'opposition niçoise fustige le temps de parole du premier adjoint Estrosi

Nice: L'opposition fustige Estrosi, qui n'est plus maire mais fait tout comme

POLEMIQUECertains élus estiment qu’il a une tribune trop importante au sein du conseil municipal…
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

Christian Estrosi a du mal à sortir de son costume de maire. Celui qui est devenu premier adjoint en juin (non-cumul des mandats oblige) est partout : sur le terrain, sur les réseaux sociaux, dans les médias. Une omniprésence que son opposition a encore raillée ce lundi en conseil municipal.

Dans l’assemblée, le premier adjoint prend, à plusieurs reprises, longuement la parole. C’est que Christian Estrosi ne compte pas lâcher du lest au maire qui lui a succédé. Il a gardé la main sur quelques (euphémisme) dossiers phares : finances, travaux, sécurité, transports, stationnement, circulation, voirie et occupation du domaine public.

Et même lors d’un débat sur le développement durable, le maire de Nice Philippe Pradal lui confie la parole. Une attitude qui révolte les élus de gauche. « Vous avez parlé pendant 16 minutes M. Estrosi, alors que cela ne fait pas partie de vos délégations », lance l’élu PS Patrick Allemand. Vous n’êtes plus maire et votre temps de parole devrait être décompté en tant que président du votre groupe. »

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« Je suis transversal »

Philippe Pradal justifie alors les (longs) propos de son adjoint Christian Estrosi par la « transvers [alité] » du sujet et ses fonctions d’adjoint aux transports. Demandant une nouvelle fois la parole, Christian Estrosi se défend : « Les Niçois m’ont élu en 2014 pour que je sois transversal, et je serai transversal jusqu’au bout », répond celui qui est aussi président de la métropole Nice Côte d’Azur et président de la région Paca.

« C’est bien gentil d’avoir des tables à la même hauteur mais il n’est plus maire », souligne encore Christine Dorejo, élue de Un autre avenir pour Nice. Une attitude qu’Estrosi avait déjà adoptée au lendemain du 14 juillet en étant le premier à parler aux médias, à tweeter et à écrire une lettre aux Niçois alors qu’il n’était déjà plus maire.

Politique nationale

Et quand il ne parle pas longuement des projets de sa ville, Christian Estrosi fait de la politique nationale lors du conseil… municipal. Il revient une nouvelle fois sur le cas de Bernard Cazeneuve, évoquant un « premier menteur de l’Etat, devenu premier ministre » : « C’est la désignation d’un homme qui a menti et qui triche, a-t-il renchéri. On se serait passé de nommer un premier ministre qui a des erreurs sur la conscience, on s’en porterait mieux. »

Des propos qui ont eu pour conséquences le départ des élus PS du conseil municipal de Nice.