Nice: Pour la première fois depuis l’attentat, le tourisme a « arrêté de plonger » en novembre
TOURISME•Sur l’année, la capitale azuréenne a connu une baisse de fréquentation de 10 %…Mathilde Frénois
«On a arrêté de plonger. » Le directeur de l’office de tourisme de Nice Denis Zanon peut souffler. Pour la première fois depuis l’attentat du 14 juillet sur la promenade des Anglais, les chiffres de fréquentation touristiques ne sont pas dans le rouge. « Novembre, c’est un début d’embellie, un petit rebond qui est le premier bon signe », dit-il.
A l’heure du bilan touristique de l’année 2016 à Nice, ce sursaut apparaît comme la seule bonne nouvelle. La capitale azuréenne accuse une baisse d’occupation de ses hôtels de 10 % et du chiffre d’affaires de 20 à 25 % par rapport à 2015.
Influencés par la conjoncture
« C’est une année compliquée pour notre pays autant à cause des attentats que du climat social », insiste Rudy Salles (UDI), adjoint au maire de Nice. Conséquences : les clientèles italiennes, américaines et asiatiques, très influencées par la conjoncture, ont en partie fait l’impasse sur la destination cet été. Nice souffre également d’une baisse de voyages d’affaires, les assurances étant refroidies par les mesures qu’implique l’état d’urgence.
« On a accusé une baisse, mais moins forte que celle à laquelle on s’attendait, se rassure tout de même Denis Zanon. Par exemple, les Scandinaves ont continué à venir, on a même une croissance de 8 % sur cette clientèle. » Le maintien de tous les congrès professionnels et du marathon Nice-Cannes a permis de limiter la casse.
« L’inconnue reste la clientèle locale »
Après avoir « amorti le choc », l’office de tourisme annonce « monter au créneau » pour 2017. Le retour des touristes passera par une communication massive pour redonner confiance autour de la destination Côte d’Azur. « La cible, c’est d’abord la France car elle représente presque la moitié de la clientèle, précise Denis Zanon. Ensuite nous misons sur l’Angleterre, premier pays en volume, puis les Etats-Unis. » En plus des campagnes d’affichage, les hashtags #NiceMoments et #CôtedAzurNow ont été créés.
Désormais, les professionnels du tourisme misent sur le plus gros événement à venir : le carnaval de Nice. « Le niveau de sécurité est le même que pour le village de Noël, comme si vous entrez dans un aéroport », vante Rudy Salles. Mais cette sûreté a un coût : les accès gratuits disparaissent (excepté pour les enfants de moins de 10 ans et les personnes déguisées) et la perte de 4.000 places debout et de 400 en tribune.
« Les voyagistes et autocaristes se sont déjà positionnés sur les batailles de fleurs et les corsos, assure Denis Zanon. Mais l’inconnu reste la clientèle locale. Le traumatisme est encore fort et leur présence dépendra de leur peur qui s’estompera, ou non. » Incapable de prévoir la venue des Azuréens, l’office de tourisme vise les réservations de dernière minute.