LOI SRULe Cannet, ville la plus sanctionnée de France pour son manque de HLM

Côte d'Azur: Le Cannet, ville la plus sanctionnée de France pour son manque de logements sociaux

LOI SRUPlus d'un million d'euros d'amende pour la commune aux 7,32% de logements sociaux...
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

Au Cannet, un chantier anime la place Maréchal-Foch. Une centaine d’appartements est en construction au Carré des Arts, dont « 30 % seront des logements sociaux », tient à préciser le directeur général des services, Daniel Segatori. Des efforts jugés trop faibles par le ministère du Logement qui a attribué au Cannet la sanction la plus lourde de France : 1.373.586,06 €.

En cause, le manque d’efforts de la commune qui n’a augmenté son taux de HLM que de 0,3 point en dix ans. Aujourd’hui, avec ses 7,32 % de logements sociaux, Le Cannet est bien loin des 25 % imposés par la loi SRU (loi solidarité et renouvellement urbain) pour 2025.

« Des terrains existent »

« C’est injuste. Le Cannet est en difficulté car la ville ne dispose pas de réserves foncières suffisantes, se défend Daniel Segatori. Elle est urbanisée à 95 % ce qui fait d’elle la commune la plus dense de Paca. On n’a pas la capacité de construire autant que demandé. »

Chaque année, la ville bâtit une centaine de logements, dont 30 % sociaux comme la loi l’exige pour favoriser la mixité sociale. « Depuis plusieurs années, on se retrouve devant une volonté délibérée de ne pas construire de logements sociaux car des terrains existent, regrette José Garcia Abia, conseiller municipal PS. Les Cannettans sont sanctionnés deux fois : ils ne disposent pas de HLM et on leur prend un million d’euros. »

La commune voisine, Antibes, elle aussi est carencée en logement social. Ses 9,69 % lui font écoper d’une amende de 850.000 euros. « intégralement redistribué à la Casa qui dispose de la compétence logement et met en œuvre un programme local de l’habitat sur Antibes et sur l’ensemble du territoire de la CASA », indique la ville où 2.853 Antibois sont dans l’attente. A l’échelle des Alpes-Maritimes, selon la fondation Abbé Pierre, 31.150 personnes ont enclenché des demandes de logement social.