C’est une participation qui passe mal alors que le premier producteur et fournisseur d’électricité en France et dans le monde est confronté à d’importants besoins de financement. Ce lundi, la fédération CGT de l’énergie a jugé « sidérant » que EDF ait pris part au consortium italien qui a racheté les 60 % de parts de l’Etat dans l’aéroport de Nice.

La part de l’Etat dans (qui exploite l’aéroport international de Nice mais aussi les sites de Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez) a ainsi été cédée à une société de droit italien constituée par les sociétés Atlantia SpA, Aeroporti di Roma SpA et Electricité de France, en l’espèce EDF Invest.

Un investissement de 300 millions d’euros

la FNME-CGT estime « assez sidérant qu’au moment où les besoins en financement sont importants pour EDF (…), une partie de ses moyens soient utilisés pour privatiser l’aéroport de Nice ».

Selon la fédération, l’investissement d’EDF se monte « à plus de 300 millions d’euros ». Et l’électricien fait face à de lourds engagements, notamment le projet Hinkley Point de construction de deux réacteurs nucléaires EPR en Angleterre et le grand carénage (maintenance lourde de ses réacteurs français).

L’Etat recapitalise EDF à hauteur de 3 milliards d’euros

Des besoins financiers qui ont conduit l’entreprise à annoncer une augmentation de capital de quatre milliards d’euros, mais aussi « à envisager de céder des actifs soi-disant non stratégiques », comme souligne la FNME-CGT.

« Les parts dans un aéroport sont-elles plus stratégiques pour l’entreprise de service public que la recherche qui va subir des coupes drastiques ? », s’indigne la fédération, qui juge « inqualifiable » la politique industrielle du gouvernement.

L’Etat, actionnaire à près de 85 % d’EDF, s’est engagé à participer à hauteur de trois milliards d’euros à la recapitalisation de l’électricien, prévue début 2017.