Nice: Une rentrée placée «sous le signe de la sécurité»
ECOLE•Quelque 368.341 élèves de l'académie de Nice retourneront en classe d'ici à la fin de la semaine...Mathilde Frénois
Application de la réforme des collèges, fermetures de classe ou manque de personnel. Dans l’académie de Nice, à la veille de la reprise des classes, ces sujets passent au second plan. « La rentrée est placée sous le signe de la sécurité », insiste le recteur Emmanuel Ethis. « C’est la première fois de l’Histoire que ça arrive, confirme son conseiller à la sécurité Jean-Marie Bernard. Nous n’avions pas eu le 14-juillet auparavant. Aujourd’hui, l’actualité nous oblige à faire de la sécurité une priorité. »
Un mois et demi après l’attaque perpétrée sur la promenade des Anglais, le « niveau alerte attentat » reste étendu au département des Alpes-Maritimes. Par conséquent, le ministère a renforcé la vigilance dans chaque établissement de l’académie.
« La culture de la prévention des risques »
Des dispositifs de sécurisation supplémentaires sont mis en place pour l’accueil des 368.341 élèves de l’académie : les parents (hormis ceux de petite section) ne pourront plus entrer dans les classes, une fouille des sacs sera effectuée pour les personnels extérieurs et les attroupements seront interdits devant les établissements.
« Il faut, ajouter à la culture scolaire, la culture de la prévention des risques », affirme Emmanuel Ethis. Pour cela, un exercice « attentat intrusion » sera organisé avant les vacances de la Toussaint et les responsables de chaque école seront en lien avec les services de l’Etat grâce aux alertes attentats via SMS.
Des consignes appliquées dans toutes les académies de France. Seule spécificité azuréenne, une formation de tous les élèves de troisième aux gestes qui sauvent.
« Manque d’anticipation »
Face à ces mesures, le secrétaire départemental du syndicat enseignant SNUIPP Gilles Jean regrette le « manque d’anticipation de l’académie » : « Des consignes sont tombées par e-mail la veille de la rentrée, déplore-t-il. Les délais sont serrés pour les chefs d’établissement. Ils doivent encore prévenir les parents qu’ils ne peuvent plus entrer en classe ou stationner aux abords de l’école. »
Mais, plus que ce manque d’anticipation, c’est le « manque de formation » que déplore Gilles Jean. « Les directeurs d’école ne sont pas habilités à fouiller les sacs ou à organiser des exercices de sécurité. Ils sont enseignants et on les détourne de leur métier. »
« C’est rassurant »
Du côté des parents d’élèves, ces mesures tranquillisent : « C’est rassurant », dit Zineb dont les enfants Lina et Rayanne entrent en CM2 et en grande section. Même son de cloche du côté de Nathalie, mais elle relève un bémol : « Il faudrait que les gestes de premier secours soient appris dès le CM2 », propose-t-elle.
Pour réconforter un peu plus les parents, la ville de Nice disposera des policiers municipaux et agents de sécurité privée devant chaque groupe scolaire aux heures d’entrée et de sortie. L’an passé, la commune avait également mis en place des caméras connectées. « Au-delà de ces mesures, l’école n’a pas à être instrumentalisée par la sécurité et la politique, estime le secrétaire général du SNUIPP. La rentrée doit se faire dans la sérénité. »