Cannes: Deux associations vont poursuivre le maire pour son arrêté anti-burkini
RELIGION•La Ligue des droits de l'homme dénonce, notamment, un «abus de droit» de la part du maire de Cannes...Mikaël Libert
Le « burkini » n’en finit plus de faire parler. L’arrêté municipal pris par le maire de Cannes, David Lisnard, contre les signes religieux « ostentatoires » des plages pourrait valoir à son instigateur de se retrouver devant les tribunaux. Ce vendredi Nice-Matin révèle que la Ligue des droits de l’homme (LDH) locale envisage de porter l’affaire en justice.
Pris le 28 juillet dernier, l’arrêté municipal précise que « l’accès aux plages et à la baignade sur la commune de Cannes est interdit (…) jusqu’au 31 août, à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades ».
Le burkini est un peu visé quand même
Néanmoins, dans le texte, il n’est nulle part fait mention du fameux « burkini » de la discorde, ce maillot qui couvre intégralement le corps. N’est évoquée que l’interdiction des tenues « manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse ». L’élu s’était défendu en expliquant que ce n’est qu’un « arrêté parmi tant d’autres pour assurer la sécurité de ma ville dans un contexte d’état d’urgence ». Mais il avait aussi déclaré : « On n’interdit pas le voile, ni la kippa, ni les croix, j’interdis simplement un uniforme qui est le symbole de l’extrémisme islamiste ».
La LDH, elle, y voit autre chose. L’association parle d’un « abus de droit » de la part du maire et s’interroge sur l’arrivée prochaine d’une « police des mœurs » à Cannes. De son côté, le Collectif conte l’islamophobie en France rejoint le point de vue de la LDH. Son président, Marwan Muhammad, a annoncé à l’Express, qu’il allait saisir le tribunal en référé liberté après avoir été alerté par des citoyennes cannoises.
Le même à Villeneuve-Loubet
Et les associations vont avoir du pain sur la planche car le front anti-burkini semble s’étendre sur la Côte d’Azur. En effet, la commune de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, a elle aussi pris un arrêté municipal similaire, vendredi dernier selon Nice-Matin. Les termes employés par le maire, Lionel Luca, y sont les mêmes que ceux de son homologue cannois.