Nice: Première prière «dans la dignité» à la mosquée En Nour
CULTE•La préfecture des Alpes-Maritimes s’est substituée à la ville pour ouvrir le lieu de culte...Mathilde Frénois
«C’est un jour historique pour notre mosquée. » Les premiers mots de l’imam et recteur Mahmoud Benzamia sont lourds de sens. Samedi, entre 23 heures et minuit, il anime la toute première prière dans la mosquée En Nour, installée dans la plaine du Var à l’ouest de Nice.
Et si l’émotion flotte dans l’air de ce lieu de culte à la coupole octogonale et à la moquette bleue, c’est que les fidèles attendent depuis quatre ans ce prêche de Tarawih, la prière nocturne pendant le ramadan.
Après l’opposition avec la ville de Nice, l’association qui gère la mosquée vient de recevoir l’arrêté d’ouverture signé de la main du préfet. Ce dernier s’est substitué au maire qui refusait de donner son autorisation malgré les injonctions du tribunal administratif et du conseil d’Etat.
« Dans des conditions normales de dignité »
« Ça fait longtemps que j’attendais ce moment », insiste Yassin. Ce Niçois de 19 ans entre pour la première fois dans la mosquée En Nour. D’habitude, il prie dans le sous-sol du bâtiment 41 des Moulins, aménagé en lieu de culte. « C’est petit là-bas. Je me retrouve souvent dehors. Et l’aménagement de la salle des ablutions est indigne. »
C’est cet argument qui a poussé le conseil d’Etat à confirmer l’ouverture d’En Nour : « Les lieux de prières existants ne permettent pas aux fidèles du culte musulman d’exercer leur culte dans des conditions normales de dignité et de sécurité », estime la plus haute juridiction administrative de France. Une satisfaction pour Ouassini Mebarek, l’avocat de l’association. « C’est la reconnaissance du droit, et d’un droit, celui d’exercer librement son culte en France dans le respect des valeurs de la République et de la loi 1905 notamment » qui garantit le libre exercice des cultes.
aUne inauguration prévue pour vendredi
Tout n’est pas terminé pour l’association Nice la Plaine qui gère la mosquée. Pour assurer les engagements pris auprès de la préfecture, les responsables doivent finaliser la donation du lieu de culte. La mosquée passera des mains d’un ministre saoudien à celles de l’association. « La possible dépendance dont parle Christian Estrosi n’existera plus », insiste Ouassini Mebarek.
Reste également à régler un aspect plus festif. Au 1 rue Pontremoli, l’inauguration officielle est prévue pour le vendredi 8 juillet.