ENVIRONNEMENTA Nice, ils luttent contre les chenilles avec... des paintballs

Nice: Ils luttent contre les chenilles processionnaires avec... des paintballs

ENVIRONNEMENTLes pins sont canardés de billes remplies de phéromones pour empêcher la reproduction des papillons...
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

Derrière le viseur de son paintball, Laurent Morano ajuste son tir. Sa cible ? Les pins de la colline du château. Ses munitions ? Des billes remplies de phéromones. C’est en canardant ces lieux de vie des chenilles processionnaires que la ville de Nice lutte contre le nuisible. Un procédé utilisé pour la première fois en zone urbaine.

Pour s’attaquer à ces chenilles aux poils urticants allergènes qui peuvent provoquer des réactions cutanées, oculaires ou respiratoires, la mairie expérimente la méthode de la confusion sexuelle.

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Les mâles désorientés

Ce lundi matin, quatre tireurs arpentent les chemins arborés de pins. A chaque tir contre un tronc, c’est une chance en plus de voir la population de chenilles processionnaires diminuer : « Les billes s’éclatent contre les pins et libèrent des phéromones femelles, commente Laurent Morano de la société Nufarm. Les papillons mâles seront désorientés et ne pourront pas trouver les femelles pour se reproduire. »

En une demi-journée, 6,5 hectares ont été traités. Et les phéromones resteront dans l’air niçois pendant plus de trois mois, le temps que la période de reproduction des papillons soit terminée.

Laurent Morano et son équipe reviendront dans six mois pour compter le nombre de nids. « L’opération doit être reconduite chaque année pendant trois ans pour qu’elle soit efficace », dit-il, le paintball en main.

L’épandage par hélicoptère interdit

Avant de passer à ces armes de précision, la ville de Nice utilisait une méthode radicale pour traiter la colline du château : « Des hélicoptères faisaient l’épandage aérien de phéromones. Mais cette technique est interdite depuis 2011 », explique la responsable de la gestion du végétal à la ville de Nice, Manon Rives.

Si l’expérimentation est approuvée, « elle pourra être renouvelée au Mont Boron, mais aussi dans les parcs ou les écoles », envisage Manon Rives. Une autre commune du département vient de se munir, elle aussi, des billes de phéromones et des paintballs : la ville de Vence aussi veut se débarrasser des nids de chenilles processionnaires et de ses désagréments.