Nice: Philippe Pradal élu maire, Christian Estrosi premier adjoint
POLITIQUE•Le conseil municipal a désigné ce matin le nouveau leader de la ville de Nice…Mathilde Frénois
L’écharpe tricolore change d’épaule. Mais la politique s’inscrira résolument dans la continuité. Ce lundi matin, Philippe Pradal devient officiellement maire deNice. Il succède à Christian Estrosi qui a démissionné, loi contre le cumul des mandats oblige.
Le conseil municipal a crédité Philippe Pradal de 56 voix. Deux bulletins sont restés blancs et une partie de l’opposition (onze élus) a refusé de participer au vote.
« L’équipe choisie en 2014 ne change pas. Le projet voulu en 2014 ne change pas, insiste Philippe Pradal lors de son premier discours à la tête de l’assemblée niçoise. Le fait du jour s’inscrit dans la parfaite continuité de cet élan. »
« Un jeu des chaises musicales »
Si les visages changent bien, le sens mené à la politique de la ville restera le même. Et pour cause, Philippe Pradal n’est autre que l’ancien premier adjoint à Christian Estrosi. Et ce dernier, après avoir quitté ses fonctions de maire, reprend place dans le conseil municipal au poste de premier adjoint.
Des postes interchangés et une manœuvre politique qui suscitent les vives critiques de l’opposition. Marie-Christine Arnautu (FN) dénonce « un jeu des chaises musicales », Marc-André Domergue une « marionnette », Olivier Bettati (FN) un « petit théâtre » et Patrick Allemand (PS) va jusqu’à évoquer « ce que Poutine et Medvedev ont fait à l’échelle de la Russie ».
Des accusations auxquelles Christian Estrosi, désormais ancien maire de Nice et actuel premier adjoint, a répondu point par point.
« Nous n’avons pas voulu vous infliger un calvaire de plus. »
D’abord, il a rappelé que d’autres présidents de conseils régionaux poursuivent également leurs activités, allant chercher des exemples au sein de sa propre famille politique : « Xavier Bertrand continue à exercer la présidence de sa communauté d’agglomération », rappelle-t-il.
Pour l’opposition, Philippe Pradal ne serait qu’un « homme de paille » ou une « marionnette ». Une accusation à laquelle Christian Estrosi répond par l’interrogative, défendant jusqu’au bout le nouveau maire : « Mais vous croyez quoi ? Que je les ai maraboutés ? »
aQuant à la possibilité d’une nouvelle élection où tous les Niçois repasseraient dans l’isoloir pour désigner leur maire, Christian Estrosi joue la provocation : « Après les dernières élections, nous n’avons pas voulu vous infliger un calvaire de plus. » Aux législatives partielles de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, sa protégée Marine Brenier l’a emporté avec plus de 64 % des suffrages. Elle lui succède au siège de député, avec Christian Estrosi en suppléant.
Désormais, il occupe les postes de président de la région Paca, président de la métropole et premier adjoint au maire de Nice.