ENVIRONNEMENTFace au «brevetage du vivant», ils échangent leurs graines

Côte d'Azur: Face au «brevetage du vivant», ils échangent leurs graines

ENVIRONNEMENTUn troc insolite entre particuliers était organisé samedi...
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

Un geste ancestral devenu… militant. Sur la place du village dela Tour-sur-Tinée, samedi, était organisée une bourse à la graine. Des variétés de pastèque, de coriandre et de persil qui passent de main en main.

Ici pas de spéculation, ni de cours du blé. Mais un troc de semences, « désormais limité par les lois européennes », affirme Roger Roux, porte-parole de la confédération paysanne 06. « C’est symbolique, mais cet échange est hors la loi. Les agriculteurs sont limités dans leurs échanges de semences. Alors, on remet ça en place. »

« On prône la semence libre »

Yves arrive devant la table. Entre ses doigts, des sachets pleins de graines de concombre. « Elles viennent directement de mon jardin », lance-t-il à Marion, organisatrice de la bourse qui contrôle leur provenance. « On prône la semence libre. Alors je m’assure qu’il n’y ait aucune graine génétiquement modifiée, stérile ou issue de l’industrie. »

Les plants d’Yves repartiront dans les mains d’Aline. « Par rapport à celles achetées en magasin, je sais d’où elles viennent », soutient la jardinière du dimanche.

Sur la table de la bourse aux semences, reste un vaste choix de graines de coriandre, rhubarbe et cougourde bien loin du « brevetage du vivant » et des variétés stéréotypées.