Des coups de feu et des corps qui tombent. Scène de chaos jeudi matin sur les marches du Palais des festivals. Quatre hommes cagoulés et armés jusqu’aux dents tirent à vue. Des passants et des agents de la police municipale, premiers sur les lieux sont touchés.

Les assaillants s’engouffrent dans le Grand auditorium, où 180 personnes assistent à une projection. Une heure plus tôt, une voiture piégée avait déjà explosé devant la Faculté des métiers de la Bocca…

Une attaque terroriste multisites (simulée), c’est le scénario noir qui a été joué à Cannes le temps d’un exercice de sécurité, à quelques jours du Festival du film.

Ils nous ont hurlés dessus, nous ont insultés puis ont tiré en rafales sur le public

Dans la salle du centre de congrès, le film Minority Report est projeté aux faux spectateurs vrais figurants. « Le son du film était très fort. On n’a pas tout de suite entendu les coups de feu, confie l’un d’entre eux. Puis on les a vus débarquer, nous hurler dessus, nous insulter et tirer en rafales sur le public. » L’horreur.

Puis progressivement, toutes les forces de l’ordre interviennent. Des policiers nationaux lancent l’assaut. Suivis par des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig), qui planquent à l’arrière du bâtiment.

Les otages sortent les mains en l’air, par petits groupes. Les pompiers (130 mobilisés au total) arrivent pour secourir les premiers blessés. Et le Raid, enfin, va « neutraliser » les quatre terroristes.

Quelque 31 personnes « tuées » et 42 « blessées »

Le bilan (fictif) de cette attaque est lourd. Quelque 31 personnes auraient perdu la vie, dont sept à cause du déclenchement d’une ceinture d’explosifs. Et 42 autres auraient été blessées. L’opération s’avère pourtant « positive », analysait à l’issue de l’exercice le sous-préfet de Grasse Philippe Castanet.

« A l’approche de grands événements comme le Festival de Cannes et l’Euro de football, il était important de pouvoir entraîner les différentes forces à faire face à de tels événements », a-t-il expliqué.

Identifier « certains points à améliorer »

« Le risque existe, on ne le fait pas disparaître, mais avec ces exercices, on l’appréhende pour en limiter les effets », a également avancé le maire (LR) David Lisnard. L’occasion aussi, à quelques jours de la grand-messe du cinéma, « d’améliorer la connaissance du centre de congrès par les différents services de secours », selon l’élu.

L’exercice a permis d’identifier certains « points » à améliorer, selon le sous-préfet. Notamment « un déficit de communication » avec l’hôpital cannois, qui avait déclenché son plan blanc pour l’occasion. « Il y a eu un afflux de blessés et pas assez de blocs d’opération disponibles », a-t-il soulevé.