sécuritéA Nice, la reconnaissance faciale est à l'ordre du jour

Euro 2016: Nice veut tester la reconnaissance faciale

sécuritéUn logiciel permettant de reconnaître un suspect dans la foule pourrait être expérimenté autour de la «fan zone»...
Caroline Delabroy

C.D.

Nice se distingue déjà des autres villes de l’Euro 2016 en étant la seule à équiper sa « fan zone » de portiques de sécurité. Mais en plus de l’ouverture des sacs et de la vidéoprotection, également prévues par deux circulaires ministérielles, la ville veut profiter de l’occasion pour tester la technologie de la reconnaissance faciale.

Dans son édition du jour, Le Figaro affirme en effet que le maire Christian Estrosi (Les Républicains) entend « faire la preuve qu’une technologie maîtrisée peut servir ». Ce vendredi, poursuit le quotidien, la ville expérimente ainsi un logiciel qui peut reconnaître un suspect dans la foule.

« Détecter Salah Abdslam dans une foule »

« Détecter instantanément un Ben Laden ou un Salah Abdslam au milieu d’une foule grâce à la vidéosurveillance ? Le rêve des services de renseignement français doit prendre forme ce vendredi, à Nice, le temps d’un test grandeur nature », écrit Le Figaro, qui rappelle que la ville est en pointe sur la question de la vidéosurveillance.

Lettre à Manuel Valls

En conférence de presse, Christian Estrosi a indiqué vendredi avoir écrit au Premier ministre Manuel Valls pour demander la légalisation de l'utilisation de la reconnaissance faciale par les caméras de surveillance avant l'Euro-2016.

«Il s'agit de la reconnaissance automatique d'une personne grâce à son visage», a-t-il expliqué. «Si une personne figure dans le fichier de personnes recherchées et qu'elle est détectée par la caméra, l'alerte est donnée» et la personne interpellée.

Christian Estrosi a aussi précisé qu'il sagissait «d'un système totalement différent de celui qui est en vigueur dans les aéroports de Paris Charles-de-Gaulle et Lyon Saint-Exupéry, où il s'agit simplement de comparer le visage à la photo d'un passeport».

«Ici, ce système, s'il était étendu à toutes les caméras de la ville après l'Euro, pourrait aussi permettre de détecter une personne disparue ou en fugue», a ajouté le maire, regrettant que la loi actuelle ne permette pas de « relier le fichier des personnes recherchées ou les personnes fichées S à ce logiciel de reconnaissance faciale».

Un coût de 400 000 euros

Le coût de l'installation, pour les 18 caméras concernées par la fan-zone de Nice, serait, à raison de 25.000 euros par caméra équipée du logiciel, de 400.000 euros, à la charge de la collectivité locale, qui pourrait aussi bénéficier d'aides de l'Etat, du département ou de la région, selon M. Estrosi, comme c'est déjà le cas pour les caméras actuelles.