A Nice, les hérissons font de la résistance. Ayant élu domicile au 1, rue Léo-Imbert, un projet immobilier de 97 logements est en passe de les déloger.

« Avant l’hiver, le promoteur nous avait promis d’attendre que les hérissons soient sortis d’hibernation pour débuter les travaux. Ce n’est pas le cas, tempête le président de l’association Green Sébastien Valembois. Ils devaient nous prévenir pour qu’on ait le temps de les sauver, ils ne l’ont pas fait. »

Chassés à la fourche

Face à la pelleteuse qui a débuté le terrassement depuis le 4 avril, des riverains accompagnés des membres de Green ont décidé de fouiller les broussailles, lampe de poche en main, pour sortir d’affaire la petite tribu.

« On a trouvé quatre beaux spécimens vendredi soir, assure Jeanne qui observe l’avancée du chantier et les escapades nocturnes des hérissons, depuis son balcon. Mais un voisin est venu nous chasser avec une fourche. »

La tentative de sauvetage de l’association en partie échouée, Green envisage de se retourner contre le groupe immobilier. « Nous allons porter plainte pour destruction de l’habitat d’une espèce protégée », annonce Sébastien Valembois.

« Toutes les précautions prises »

De son côté, la commerciale du promoteur, « présente sur place depuis deux mois », affirme que les démarches nécessaires pour le déplacement de ces petits mammifères ont été faites : « L’association porte une accusation sans preuve. Nous avons pris toutes les précautions, soutient-elle. C’est difficile à évaluer car les hérissons ne sortent que la nuit et ont pu quitter la parcelle car il n’y a pas de clôture avec le terrain voisin. »

Green estime que deux animaux seraient encore présents sur le chantier. Le « hérisson gate » est loin d’être terminé.