INONDATIONSIntempéries sur la Côte d'Azur: Quel avenir pour les campings sinistrés?

Intempéries sur la Côte d'Azur: Quel avenir pour les campings sinistrés?

INONDATIONSLes équipements détruits il y a cinq mois ne pourront pas être reconstruits et la reprise de l'exploitation pour chacun des campings sinistrés sera décidée établissement par établissement...
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

Dans la vallée de la Brague, à Antibes, les professionnels de l’hôtellerie de plein air sont inquiets. A l’approche de la haute saison, leur activité est menacée. La réouverture de leurs campings est incertaine, plus de cinq mois après les inondations meurtrières qui avaient dévasté leurs installations et tué une vacancière.

« La reprise éventuelle d’exploitation [des établissements] sera assujettie à une décision du titulaire du pouvoir de police », c’est-à-dire le maire de la commune, indique la préfecture, ce lundi. Dans la matinée, une réunion était organisée entre les responsables des campings concernés, le maire LR d’Antibes Jean Leonetti et les services de l’Etat.

« C’est désormais la crue du 3 octobre 2015 qui devient référence »

Alimenté par des trombes d’eau le soir du 3 octobre 2015, le fleuve la Brague était sorti de son lit, emportant sur son passage toutes les installations de la dizaine de campings installés là. En vacances dans l’un d’entre eux, une Britannique de 62 ans s’était noyée.

Un drame dont les autorités n’ont pas l’intention de faire abstraction. « Les constats effectués mettent clairement en évidence que l’aléa de référence pris en considération dans le Plan de prévention du risque inondation (PPRI) d’Antibes, approuvé en 1998, a largement été dépassé. En application de la réglementation, c’est désormais la crue du 3 octobre 2015 qui devient référence », indique la préfecture.

Certaines zones bleues ont donc viré à l’écarlate. Et dans cette nouvelle zone « rouge », là où les lieux de vie des campings ont tous été emportés, les autorités ne veulent plus rien. « Toute reconstruction ou réinstallation d’équipements détruits ou endommagés après inondation, nécessitant une autorisation d’urbanisme [comme les mobile-homes notamment], est interdite », précise-t-elle. Les contrevenants seront verbalisés.

Le maire va décider

En janvier déjà, cette perspective hantait les gérants des différents campings. « Si on nous interdit les mobile-homes, on est mort », soufflait, devant les caméras de France 3 Côte d’Azur, Françoise Pauget, la directrice du camping du Pylône.

Avec ou sans leurs mobile-homes, les établissements devront de toute façon encore attendre avant de savoir s’ils pourront rouvrir. Dès les prochains jours, une sous-commission départementale de sécurité des terrains de campings diligentée à l’initiative du préfet visitera l’ensemble des campings concernés. Son avis permettra au maire d’Antibes de redélivrer ou non une autorisation d’exploitation.

Le bilan du déluge meurtrier qui s'était abattu en un soir sur la Côte d'Azur avait atteint au total 20 morts. Début mars, une information judiciaire devait être ouverte pour éclaircir les circonstances qui ont conduit à la noyade de trois pensionnaires, âgées de 82, 91 et 94 ans, d'une maison de retraite de Biot (près d'Antibes) subitement envahie par les eaux.