C’est la visite qui passe mal. Sur sa page Facebook, l’ambassade d’Ukraine en France a violemment critiqué «la rencontre de @cestrosi et le soi-disant «maire» de Yalta», le 29 février à Nice. « Nous sommes indignés […] Nous exigeons des explications », préviennent les représentants diplomatiques, qui publient également un courrier à l’adresse du maire Les Républicains de la capitale azuréenne.

« Vous avez délibérément pris des initiatives qui contredisent la position de la communauté internationale, de la France et les valeurs démocratiques », lui écrit l’ambassadeur Oleg Shamshur, soulignant que le maire de Yalta, Andreï Rostenko, avait été reçu aux côtés de l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov.

Une rencontre « au mépris du droit international » selon l’ambassadeur

« Soutenez-vous l'annexion illégale de la Crimée au mépris du droit international ? », demande l’ambassadeur. La Russie est soumise à un régime de sanctions internationales imposées par les Etats-Unis et l’Union européenne dans le cadre du conflit avec l’Ukraine, et notamment depuis l’annexion de la Crimée en mars 2014.

En juillet 2015, la visite très médiatisée en Crimée d’un groupe de parlementaires français, pour la plupart membres des Républicains, avait notamment été dénoncée par l’Ukraine, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, qui avait évoqué une violation du droit international et le chef de file des socialistes Bruno Le Roux.

Dans le cadre d’un projet de partenariat à la candidature de Nice à l’Unesco

Dans un communiqué annonçant la rencontre, la ville de Nice indiquait que « Christian Estrosi [allait rencontrer] Andreï Rostenko, Maire de Yalta pour la signature d’une lettre d’intention visant au développement des liens d’amitié et le renouvellement des relations de jumelage entre Nice et Yalta ».

« La rencontre entre les maires de Nice et de Yalta vise notamment à permettre la mise en place d’un projet de partenariat et de soutien à la candidature de « Nice, capitale d’hiver », au patrimoine mondial de l’Unesco », notait encore la commune.

« Je n’entends pas modifier [nos relations], quel que soit le régime », dit Estrosi

« Notre relation amicale avec Yalta a toujours été de très grande qualité, que Yalta soit ukrainienne ou qu’aujourd’hui Yalta dépende d’une république de la Fédération de Russie, a indiqué Christian Estrosi ce jeudi. Je n’entends pas modifier [ces relations] dès lors que le maire de Yalta souhaite que ces relations amicales, quel que soit le régime, se poursuivent comme par le passé ».

Sur son site Internet, Christian Estrosi se félicite de la « première visite en Europe, d’une délégation officielle de Yalta, mais aussi de la Crimée, après le référendum sur son indépendance et son rattachement à la Russie ». Il s’agit d’un « déplacement très symbolique », souligne-t-il.