Negresco à Nice: Un jeune administrateur a-t-il profité de la faiblesse de la propriétaire nonagénaire de l'hôtel?
FAITS DIVERS•Il lui airait fait signer ses contrats de travail alors qu’elle était « sous le coup d’un affaiblissement de ses capacités intellectuelles »...
F.B. avec AFP
Le trentenaire est soupçonné d’avoir fait signer ses contrats de travail par Jeanne Augier, lors de réunions « sans témoins » et « dans des conditions qui montrent qu’elle était déjà sous le coup d’un affaiblissement de ses capacités intellectuelles ».
Pierre Couette, un administrateur du Negresco a été mis en examen mercredi « pour abus de faiblesse » au préjudice de la propriétaire nonagénaire de l’établissement, a indiqué le procureur de Nice.
L’ancien « conseiller culturel » de l’hôtel 5 étoiles de la promenade des Anglais aurait ainsi touché une rémunération élevée, soit 60.000 euros par an, entre 2009 et 2013. Il bénéficiait également d'un logement de fonction.
Aucune preuve d'un quelconque travail effectué
Pendant ces quatre années, ce spécialiste de l’histoire de l’art était censé répertorier le patrimoine artistique de l’hôtel. Sauf qu’il n’est pas en mesure de présenter de preuves d’un travail effectif, précise Jean-Michel Prêtre.
L’enquête pour « abus de faiblesse au préjudice de Jeanne Augier » était ouverte discrètement en 2014 par le parquet de Nice et confiée à deux magistrats.
Lire aussi
Festivités et turbulences au NegrescoCes derniers jours, trois personnes au total ont été placées en garde à vue, leurs témoignages ayant conforté l’idée que la nonagénaire ait pu être lésée.
Une administratrice judiciaire pour remplacer Jeanne Augier, malade d'Alzheimer
Atteinte par la maladie d’Alzheimer, Jeanne Augier avait été placée sous tutelle en mars 2013. Et depuis remplacée par une administratrice judiciaire niçoise à la tête du palace.
C’est cette dernière, Nathalie Thomas, qui avait licencié Pierre Couette, également bénéficiaire d’un deuxième salaire en tant directeur administratif de l’entité immobilière du Negresco, « pour fautes et inaptitude ».
L’administratrice judiciaire relève qu’à son arrivée, « cela faisait deux ans qu’il y avait des tas de petites dérives » et évoque « une gabegie totale ».