Leur business leur avait permis d’amasser un véritable magot, en seulement quelque mois. La police judiciaire de Nice et l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) viennent de démanteler un réseau de cyber-escrocs, qui officiait grâce à un numéro de téléphone surtaxé. Une première en France, selon la PJ niçoise.

Le stratagème aurait rapporté 600.000 euros, dont 90.000 sur le seul dernier mois. L’argent était transféré sur différents comptes, indique une source policière.

Quatre personnes interpellées, trois Albanais présentés à un juge

Interpellés en début de semaine, trois Albanais ont été présentés à un juge d’instruction niçois en vue d’une mise en examen. Une quatrième personne, basée à Paris, a été remise en liberté dans l’attente de poursuites ultérieures éventuelles.

Leur repaire, installé dans le centre de Nice, faisait office de central téléphonique. Avec un équipement assez sommaire. Des cartes SIM connectées à des ordinateurs leur permettaient l’envoi groupé de plusieurs dizaines de milliers de SMS incitant les destinataires à rappeler un numéro de téléphone, a priori non surtaxé.

Celui-ci basculait en fait vers un numéro surtaxé sans que l’appelant s’en aperçoive, débitant ainsi son abonnement le temps qu’il écoute un disque enregistré.

Environ 1,5 million de SMS envoyés via leur dispositif

Les SMS expédiés pouvaient relever du caractère personnel ("Contacte-moi, je ne suis pas loin de chez toi"), ou inciter à rappeler pour éviter l’augmentation d’un abonnement téléphonique, ou encore pour arranger la réception d’un colis.

En tout, les cyber-ciminels présumés ont envoyé pas moins de 1,5 million de SMS. Dont 50.000 sont vraiment parvenus à des destinataires.