Nice: Claire, militante associative, jugée pour avoir aidé des migrants
JUSTICE•Elle avait été interpellée en juillet alors qu’elle aidait deux réfugiés entre Nice et Antibes...Mathilde Frénois
Claire est une militante niçoise. Accusée d’avoir « facilité la circulation irrégulière de deux étrangers en France », elle se présentera ce vendredi après-midi devant le tribunal de grande instance de Grasse.
L’affaire remonte au 13 juillet. « A la gare de Nice, Claire participait à une action collective qui consistait à vérifier qu’il n’y ait pas de contrôles au faciès à la gare de Nice », explique Annie Carton de Réseau éducation sans frontières. Sur le parvis, elle rencontre deux Erythréens, un garçon de 15 ans et une jeune femme.
Interpellée et menottée
« Claire les prend en charge à leur demande », insiste Annie Carton. Tous deux embarquent alors dans sa voiture direction la gare d’Antibes. Avec un espoir : monter dans un train, échapper au contrôle policier et ainsi rejoindre l’Europe du nord où les attendent leurs familles respectives.
A Antibes, la militante, maître de conférences à la retraite, est interpellée par la police aux frontières. « Elle est menottée puis emmenée à la caserne Auvare. Elle y reste une nuit en garde à vue et son logement est perquisitionné », s’insurge la responsable de RESF.
La résistance s’organise
Face à cette situation qu’elles jugent injuste, les associations militantes de défense des droits de l’homme ont manifesté leur soutien mardi soir place Garibaldi. « Cette citoyenne n’a fait que son devoir. Elle va être jugée pour des actes que n’importe qui aurait pu commettre au vu de la problématique humaine qui se jouait », affirme Philippe un militant qui, derrière sa pancarte, s’identifie à Claire.
Tous viendront la soutenir au tribunal avec le sentiment que, eux aussi, auraient pu se retrouver dans cette même situation.