Procès des bikers à Nice: Les accusés présentent leurs excuses pour cette «catastrophe»
JUSTICE•Trois jeunes Azuréens sont accusés d'avoir assassiné le chef de leur club...Matthias Galante
«C’est une affaire pas banale, même devant les Cours d’assises ». L’aveu de Thierry Fusina, président de la Cour d’assises des Alpes-Maritimes, illustre l’exceptionnelle singularité du procès des « bikers » qui s’est ouvert ce lundi matin à Nice.
Trois garçons et une fille, mineure au moment des faits, sont jugés pour l’assassinat le 27 octobre 2011 de Mayeul Gaden, le fondateur du club de motard (sans motos) « Fenry », du nom d’un loup mythologique scandinave.
La petite amie de Mayeul Gaden épargnée
Ils doivent aussi répondre de la tentative d’assassinat de la petite amie de Mayeul Gaden qu’ils avaient finalement épargnée après l’avoir frappée à la tête, jetée dans un trou, recouverte de lourdes pierres et gazée avec une bombe lacrymogène sur un terrain d’Isola.
A la fin de la première matinée de ce procès prévu pour durer deux semaines, les accusés ont brièvement pris la parole pour la première fois. Vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon clair, Nicolas Pastorino a exprimé ses regrets, employant le mot « catastrophe » pour qualifier les terribles faits.
« C’est aussi très dur pour nous », disent les accusés
« Aussi difficile que cela puisse paraître c’est aussi très dur pour nous, je tiens à m’excuser auprès des familles », a-t-il lancé d’une voix à peine audible. Son complice Marvin Zmorek, le teint très pâle derrière de petites lunettes de vue, à lui aussi demandé « pardon à la famille ».
« Tess » (son pseudo dans le club) a indiqué espérer « que l’on aura tous l’occasion de s’expliquer sur tout ça ». « Je regrette sincèrement ce qui s’est passé. On a besoin de tout mettre à plat », a-t-elle ajouté devant des parties civiles très émues.
« Il y a eu beaucoup de fantasmes sur le club », selon le père de la victime
« Ces excuses ne me touchent pas », a réagi le père de la victime, Jean-Bernard Gaden, dans la salle des pas perdus du Palais de justice. Selon lui, le portrait de son fils a été exagéré par les prévenus. « Il y a beaucoup de fantasme sur l’organisation du club et sur son fonctionnement. Le but étant de noircir la personnalité [de son fils] pour rendre leur crime moins horrible », a-t-il dit.
Le père de la victime Jean-Bernard Gaden - C. Hellozi / ANP / 20 Minutes
Mayeul « était quelqu’un de responsable, qui travaillait, qui avait une vie de couple, quelqu’un qui avait une passion et qui recherchait des amis, même plus, des frères », a-t-il aussi décrit. « Il faisait énormément de sport et, à la différence de tous les accusés, il ne consommait jamais de stupéfiant. Il prenait toujours la défense de ce qu’il aimait et il n’était pas dans la violence gratuite », selon lui.
Ce lundi après-midi, la Cour d’assises va commencer à examiner les personnalités des accusés. Mardi matin, les enquêteurs viendront détailler leurs recherches. Le verdict est attendu en fin de semaine prochaine. Les trois accusés et leur complice dans la tentative d’assassinat de la petite amie de Mayeul, encourent la réclusion criminelle à perpétuité.