Nice: Christian Estrosi dénonce l'extrémisme de certains candidats FN aux départementales
POLITIQUE•Le maire de Nice a publié une lettre stigmatisant l'alliance locale passée entre FN et identitaires...20 Minutes avec AFP
Le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi dénonce des «alliances» passées selon lui pour les élections départementales entre le FN local, représenté par Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du parti, et la mouvance identitaire.
« J’ai demandé à @MLP_officiel de s’expliquer sur son alliance avec les identitaires pour les élections départementales http://t.co/QDVcbZIRQI — Christian Estrosi (@cestrosi) February 28, 2015 »
Dans une lettre adressée à Marine Le Pen, datée du 19 février, et publiée par le Journal du Dimanche sur son site Internet, l'édile UMP affirme que «sur les 18 candidats [FN] titulaires des cantons niçois, près de 25% d'entre eux sont issus des bancs du groupuscule d'extrême-droite le Bloc identitaire.»
Interrogée par l'AFP, la présidente du Front national a indiqué qu'il y avait «certaines personnes dans les rangs du parti qui ont quitté les identitaires tout comme on accueille des anciens communistes et des anciens socialistes».
«Beaucoup, sans doute, ne connaissent pas vos nouveaux amis, l'interpelle Christian Estrosi. Beaucoup, sans doute, ne soupçonnent pas le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie qui règnent parmi eux. En manque de candidature pour ces élections, vous avez décidé de vous allier avec des gens dont la réputation sulfureuse n'est plus à faire.»
Le maire de Nice souligne notamment que les identitaires niçois ont dans le passé organisé des «distributions de soupe au cochon dans la ville de Nice». En 2005, celles-ci avaient défrayé la chronique, excluant de fait les personnes de confessions musulmane et juive.
Il rappelle au passage que Philippe Vardon, figure de proue des identitaires niçois, qui n'est cependant pas candidat, a été condamné (en 2007) à quatre mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour «reconstitution de ligue dissoute» après avoir recréé sous l'appellation Jeunesses identitaires le groupe Unité radicale, dissous en 2002 après la tentative d'assassinat contre Jacques Chirac.
«Vous ne pourrez plus continuer ce numéro d'équilibriste qui consiste à être dans le champ républicain et à s'allier avec des mouvements qui en sont bien éloignés», avertit encore Christian Estrosi, demandant à Mme Le Pen de «clarifier» ses «positions».
«Il n'y a pas d'apostasie politique en France même si M. Estrosi semble proche des Frères musulmans. Les gens ont le droit de changer, d'évoluer!», a ajouté Marine Le Pen auprès de l'AFP. «Et, visiblement, M. Estrosi était moins regardant quand il était ministre au côté d'Hervé Novelli et de Patrick Devedjian, issus d'un groupe [Occident] bien plus sulfureux que ne le seront jamais les identitaires.»