Aéroport de Nice: Une consultation symbolique des Niçois contre la privatisation
•La ville de Nice organise un référendum, jeudi, pour contrer l'article 49 de la «loi Macron»...Fabien Binacchi
«Êtes-vous favorable à la privatisation de l’Aéroport Nice Côte d’Azur ?» Ce jeudi, à l'occasion d'un référendum organisé par la municipalité, les Niçois pourront se prononcer. Et le député-maire UMP de Nice, à l'initiative du vote, espère une très large mobilisation en faveur du «NON ».
Opposé à une «spoliation du patrimoine des Azuréens», Christian Estrosi appelle à une mobilisation «massive contre le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Aéroports de la Côte d’Azur», prévu dans la «loi Macron» et pour laquelle le gouvernement vient d'engager sa responsabilité.
Le vote ne sera fait qu'à titre consultatif, mais «le résultat de ce scrutin pourrait exercer une influence déterminante sur son contenu», espère la ville. Qui pourra se prononcer ? Quelle est vraiment l'utilité d'un tel référendum ? Et quel est son coût ? 20 Minutes décrypte cette consultation.
Qui pourra voter et où ?
Le scrutin se déroulera ce jeudi dans 45 bureaux de vote listés sur le site Internet de la ville et ouverts de 8h à 21h, fait savoir la municipalité. Ce vote « se déroulant en semaine, il n’a pas été possible de l’organiser sur les sites de vote habituels », précise-t-elle aussi. L'ensemble des Niçois inscrits sur les listes électorales peuvent donner leur voix, y compris les ressortissants d’un pays membre de l’Union Européenne. Sur présentation d’une pièce d’identité ou d’un titre de séjour.
A quoi sert ce référendum ?
Le recours à une consultation est encadré par les articles L.1112-15 à L.1112-22 et R.1112-18 du Code général des collectivités territoriales. Elle n'aura cependant qu'un but consultatif et ne pourra pas être force de loi. «Cette consultation permettra de faire pression sur le gouvernement», espère tout de même la ville. L'ensemble des partis représentés au conseil municipal de Nice sont opposés à la privatisation de l'aéroport. Mais tous ne valident pas le recours à un référendum. Le PS et le FN dénoncent une opération de communication, alors que le PCF, en revanche, appelle à «utiliser massivement cette possibilité».
Combien ça coûte ?
L'organisation de ce référendum se chiffre à 100.000 euros pour la ville de Nice, indique-t-elle. «La dépense occasionnée est très inférieure aux dividendes que l’Aéroport Nice Côte d’Azur verse chaque année à la Ville de Nice [400.000 euros]. Si l’État le vend, la collectivité perdra définitivement cette manne financière», justifie la municipalité.