JUSTICEProcès Picasso: Il «n’aurait jamais pu donner toutes ces œuvres»

Procès Picasso: Il «n’aurait jamais pu donner toutes ces œuvres»

JUSTICELes témoins se sont succédé mercredi au tribunal de Grasse...
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

La thèse des Le Guennec mise à mal. Mercredi, les témoins se sont succédé devant le tribunal correctionnel de Grasse, discréditant la possibilité d’un «don» de 271 œuvres non signées de Picasso à l’ancien électricien et son épouse, poursuivis pour «recel de vol».

«Il était d’une générosité absolue. Mais le Picasso que je connais n’aurait jamais pu donner toutes ces œuvres. Pour lui, ça aurait été comme s’arracher des membres», a expliqué Anne Baldassari, l’ex-présidente du Musée Picasso, à Paris.

«Inimaginable »

Ces toiles, dessins et collages, dont beaucoup d’études, auraient été cédés à Pierre Le Guennec, selon lui, par Jacqueline Picasso, la dernière épouse du maître, dans leur mas mouginois. «Elle avait un grand cœur, mais ne donnait pas n’importe quoi à n’importe qui», a jugé de son côté Dominique Sassi, de l’atelier de céramique Madoura à Vallauris, où Picasso reproduisait ses créations. Un don d’autant plus «improbable» pour le témoin que l’artiste «gardait même ses céramiques ratées».

«C’est inimaginable», a aussi lancé Gérard Sassier, dont la mère, Inès, a été la femme de chambre du peintre durant 34 ans. «Il faisait des dessins à des gens qu’il aimait mais ils étaient toujours signés ou dédicacées», selon lui.

Réinterrogés en fin de journée, Pierre et Danielle Le Guennec, 75 et 71 ans, ont à nouveau confirmé leur version. «Nous ne sommes pas des voleurs», a lâché l’épouse, visiblement éprouvée. Jeudi, dernier jour de ce procès médiatique, sera consacré aux plaidoiries et aux réquisitions.