A Auschwitz, face à l'atrocité
mémoire Jeudi, 180 élèves de collèges du département ont visité les camps de la mort en PologneDe notre envoyé spécial en Pologne,Fabien Binacchi
De Nice à Auschwitz, moins de trois heures de voyage. Et un choc. Jeudi, 180 collégiens azuréens avaient rendez-vous avec l'Histoire, violente, atroce. Celle des camps de la mort en Pologne. Dans les premiers baraquements de Birkenau, l'effroi des dortoirs surpeuplés, l'absence d'hygiène, de toute dignité fait frissonner une classe de Cannes.
«Ils ne sont jamais revenus»
A l'extérieur, alors que le froid et les flocons piquent les visages, Pauline et Lise, 14 et 15 ans, prennent « conscience de l'horreur » des lieux en empruntant le même chemin que les juifs conduits dans les chambres à gaz, plus de 70 ans plus tôt. « C'est cruel, tellement injuste. On a du mal à réaliser », soufflent les jeunes filles. Plus loin, dans le « Sauna » (où étaient enregistrés les arrivants), sont exposés les clichés de centaines de personnes exterminées.
L'émotion d'Asya est à son paroxysme. « Les parents de mon arrière-grand-mère et quatre de ses frères et sœurs ne sont jamais revenus, confie les larmes aux yeux cette élève du collège Fénelon à Grasse. J'ai essayé de les retrouver sur ces photos. Ils n'y étaient pas ». Dans le camp d'Auschwitz, les preuves de l'atrocité des crimes frappent plus fort la conscience des élèves. Les boîtes du gaz Zyklon B, les montagnes de souliers arrachés aux déportés sont autant de chocs.
« On n'oubliera jamais ce qu'on a vu ici », glissent Julien et Florian. Un devoir de mémoire, 70 ans après le démantèlement des camps, « pour ne jamais oublier de défendre la liberté », a dit devant les élèves Jean-Baptiste Canonici, un ancien militaire de 95 ans, lui aussi du voyage.