La mairie dans le viseur de la justice
Cannes Le deuxième adjoint au maire ainsi qu'un fonctionnaire sont soupçonnés de « favoritisme »Fabien Binacchi
Adeux mois des élections municipales, la situation est délicate. Mercredi, le deuxième adjoint au maire de Cannes, Christophe Santelli-Estrany, et un directeur général adjoint des services ont été mis en examen pour « favoritisme ». Mais aussi « délivrance frauduleuse d'un acte administratif » et « complicité de violation d'une interdiction administrative préfectorale », a précisé jeudi à 20 Minutes le procureur de la république de Grasse, Georges Gutierrez.
Une concession au Bâoli
Les deux hommes sont notamment soupçonnés d'avoir favorisé l'attribution d'une concession de 30 ans à la discothèque Le Bâoli, sur le port Canto, et d'y avoir autorisé illégalement des travaux. Ils sont aussi suspectés d'avoir permis aux gérants de la boîte de nuit, sous le coup d'un arrêté préfectoral portant sur la fermeture de leur établissement pendant 15 jours, de le contourner. En déplaçant ses activités sur la plage privée Bâoli beach, sur la Croisette. Sollicité par 20 Minutes, l'avocat de l'adjoint, Me Olivier Castellacci, a indiqué que son client, affecté par « ces trois [derniers] jours difficiles », ne commenterait l'affaire que « la semaine prochaine ».
Dans cette enquête, marquée par plusieurs perquisitions, trois proches du député-maire UMP de Cannes Bernard Brochand avaient déjà été mis en examen sur des soupçons de « détournements de fonds » et « trafic d'influence ». Les investigations, menées par le juge d'instruction grassois Jean-Pierre Murciano, cherchent notamment à savoir si des fonds récoltés par l'Association des amis de Cannes, dont la discothèque Le Bâoli est supectée d'être l'un des donateurs, ont pu servir à financer des événements lors des campagnes électorales de 2012.