L'aventure sur un voilier des airs

L'aventure sur un voilier des airs

INSOLITE Le Niçois Stéphane Rousson a mis au point un « Aérosail » et compte relier Nice à Calvi
Jean-Alexis Gallien-Lamarche

Jean-Alexis Gallien-Lamarche


Il joue sur le terrain de l'exploration scientifique. Après le « Scubster », sorte de sous-marin à pédales, Stéphane Rousson, un aventurier des temps modernes, se lance dans un nouveau défi : relier le continent à la Corse avec son nouvel engin : un « Aérosail », sorte de voilier des airs. « J'utilise le vent et la mer comme outil de propulsion », raconte le Niçois. Autrement dit, « il faut s'imaginer un voilier. On utilise un»seaglider«, c'est-à-dire une dérive de bateau. Celle-ci est accrochée par un câble qui fait office de mât au ballon dirigeable qui sert de voile », détaille Stéphane.



Une première mondiale



Et c'est d'en haut - entre dix et trente mètres au dessus de la mer - que l'explorateur dirige tout. « On joue sur les cordages comme sur un voilier », explique-t-il. Son défi serait, selon lui, une première mondiale : entre dix à vingt heures de navigation pour 200 km de distance avec une vitesse qui peut atteindre 40 km/h. « Je ne devrais pas naviguer plus de vingt heures car ce véhicule n'est pas adapté à la nuit », glisse aussi le concepteur qui a une formation de pilote de ligne. Dès le mois de mai, le ballon de 18 mètres de long sera gonflé pour des essais. « Au large de Nice », souhaite Stéphane. La traversée, elle, devrait s'effectuer en octobre. « Je prends des risques car il y a des inconnues », commente-t-il. « Je vais par exemple devoir bien gérer mon hydratation », développe-t-il. En mer, plus de dix personnes assisteront Stéphane Rousson. Déjà, c'est une cinquantaine de personnes qui gravitent autour de son projet, qu'il a mis six ans à mettre sur pied. « A ce stade, on ne compte plus les heures », sourit le navigateur qui espère « montrer que [son Aérosail] est un outil performant, innovant et propre ».

■ Croisières inédites et surveillance maritime

Quels objectifs avec cette aventure ? « Si ça marche, des industriels pourront comprendre l'intérêt de la machine. Et à plus long terme, pourquoi pas développer une nouvelle façon de faire des croisières aériennes », relève Stéphane Rousson. L'inventeur rêve que son Aérosail relance l'aventure du ballon dirigeable. « Des programmes de recherche sur la surveillance maritime avec une application militaire peuvent être aussi lancés », dit-il.