Le GPS aide les agriculteurs
Environnement Ils peuvent réduire le volume de produits utilisésGuillaume Frouin
Du 1er au 19 juin, la coopérative agricole Terrena va organiser ses « Rencontres professionnelles de l'agriculture écologiquement intensive ». Des mots qui ne sont pas forcément opposés : à Moisdon-la-Rivière, Pascal Lecoq utilise chaque jour l'imagerie satellite pour ajuster ses épandages d'engrais ou de produits insecticides. Cet entrepreneur de travaux agricoles de 32 ans - dont la société travaille pour près de 300 agriculteurs du secteur de Châteaubriant - a en effet équipé ses engins d'un système de guidage par GPS, qui leur permettent de suivre des tracés rectilignes.
Un outil « unique au monde »
« Cela nous permet de travailler de nuit ou en pleine poussière, mais surtout de ne pas répandre du produit deux fois au même endroit », explique Pascal Lecoq.La géolocalisation par satellite de son pulvérisateur - un mastodonte doté de deux branches de trente-six mètres d'envergure - permet aussi de couper l'alimentation de certaines de ses buses, si la parcelle a déjà été traitée.
Mais l'usage du satellite ne s'arrête pas là. Des « cartes de prescription » sont fournies par Terrena à l'entrepreneur, après le survol aérien des parcelles sur lesquelles il va travailler. Selon la couleur réfléchie par les céréales, qui traduit leur degré de croissance, un apport en engrais plus ou moins fort lui sera préconisé. Cet outil de dosage ultra-précis, « unique au monde » selon la coopérative agricole, a ainsi été utilisé l'an passé par 2 000 de ses adhérents. « Avec ça, tu comprends mieux les besoins de la plante », estime Pascal. « Avant, on dosait un peu au pif, selon la couleur des blés ou la saison... »
Le système permet aussi d'anticiper avec précision le volume nécessaire au traitement d'un champ, et de ne plus se retrouver à la fin avec des fonds de cuves inutilisés. Dont certains agriculteurs se débarrassaient, jusqu'alors, dans la nature. « Aujourd'hui, je ne pourrais plus pulvériser sans ça », souffle Pascal. « J'aurais l'impression de faire du mauvais boulot. »