INTERVIEWFranck Perrais: «Je n'ai pas fait mon deuil de Laëtitia»

Franck Perrais: «Je n'ai pas fait mon deuil de Laëtitia»

INTERVIEWLe père de Jessica et Laëtitia revient sur les drames qui ont frappé ses filles...
Propos recueillis par Guillaume Frouin

Propos recueillis par Guillaume Frouin

Mercredi, une «marche blanche» s'élancera à 14h de l'église de La Bernerie-en-Retz en mémoire de Laëtitia Perrais, assassinée il y a un an par Tony Meilhon. Une année éprouvante pour le père biologique de la jeune fille, Franck Perrais, qui a aussi appris le viol de sa sœur jumelle Jessica par Gilles Patron, le père de leur famille d'accueil.

Comment avez-vous vécu l'année qui s'est écoulée?

Ca a été très dur... On a bien morflé, quand même. En juin, j'ai même pété les plombs. Un jour, alors que je n'arrêtais pas de chialer et de taper dans les murs, j'ai pris ma voiture pour aller me jeter en Loire. Mais, comme j'avais fait juste avant la tournée des troquets, je me suis fait arrêter par la police. Du coup, je vais être bientôt jugé en correctionnelle pour conduite en état d'ivresse.

Depuis, avez-vous réussi à faire votre deuil?

Non. Tous les jours, je pense à Laëtitia. Je tiens grâce aux soutiens reçus sur le groupe Facebook, que j'ai créé en sa mémoire. Les membres nous envoient des photos-montage avec elle, on en a 2.069! Je suis aussi suivi par un psychologue.

Suivez-vous l'enquête?

Oui. Avec mon frère Stéphane, on va bientôt voir notre avocat, Me Olivier Metzner. On veut qu'il y ait une reconstitution avec Tony Meilhon, car on est sûrs qu'il avait un complice... Ce n'est pas possible de faire ce qu'il a fait, tout seul, en un jour.

Sur ce, comment avez-vous appris, cet été, le viol de Jessica par Gilles Patron?

On l'a appris, non pas par le conseil général ou la gendarmerie, mais par un journaliste. On était outrés, choqués. On se demande aujourd'hui s'il n'a pas touché Laëtitia: une copine de Jessica lui a dit que sa sœur avait aussi été violée.

Aujourd'hui, comment se porte Jessica?

La dernière fois qu'on s'est vus, c'était avant Noël. Elle allait mal. Les fêtes ont été dures pour elle. Sa soeur représentait tout pour elle, c'était vraiment sa moitié! Elle va la voir assez souvent au cimetière.