Des colis pas perdus pour tous

Plusieurs centaines de personnes se sont massées ce week-end dans la salle des ventes de Ouest Enchères Publiques (OEP), où la « vente du père Noël » de colis non réclamés de La Poste a généré un énorme buzz. Près de 400 smartphones, tablettes tactiles et autres produits informatiques étaient en effet mis aux enchères vendredi, tandis que 300 jeux de construction et poupées l'étaient le samedi « au tiers de leur prix boutique ».

« On n'a pas vocation à stocker »
Sur les 274 millions de paquets transportés chaque année par La Poste, près de 250 000 colis sont en effet mal adressés ou totalement déchirés. Ils sont alors envoyés au centre postal de Libourne (Gironde), le seul de France habilité à les ouvrir pour retrouver leur expéditeur ou leur destinataire. Mais, pour 40 % d'entre eux, les recherches restent vaines. Passés les six mois de délai légal, ils deviennent alors propriété de La Poste. « On n'a pas vocation à les stocker », rappelle toutefois Véronique Teulières, directrice du service Clients Courrier. L'ex-entreprise publique, transformée depuis 2010 en société anonyme, a donc confié aux commissaires-priseurs d'OEP le soin de les vendre. Jusqu'alors, c'est le service des Domaines qui s'en chargeait.
Ce week-end, beaucoup y ont vu un bon plan pour faire leurs achats de Noël. « Après le passage des impôts, on a baissé notre budget cadeaux », souffle Julie, une comptable de 33 ans, qui a fluoté des parfums et des smartphones sur la liste des lots mis en vente. Problème : l'affluence est telle que les prix montent un peu trop vite. Les acheteurs déçus peuvent se rassurer : des ventes similaires de produits high-tech sont organisées tous les quinze jours à OEP. Seule celle de jouets fait l'objet d'un unique « tir groupé » dans l'année.