Les nounours, ces malades imaginaires

Les nounours, ces malades imaginaires

Pendant deux jours, près de 200 enfants nantais viennent à la fac de médecine faire ausculter leurs peluches pour des maux imaginaires
©2006 20 minutes

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Depuis hier et jusqu'à ce soir, la fac de médecine héberge « l'hôpital des nounours ». Pendant ces deux jours, près de deux cents enfants des écoles et centres aérés de Nantes, âgés de 4 à 6 ans, viennent y faire ausculter leurs peluches pour des maux imaginaires. L'initiative, lancée il y a trois ans, est aujourd'hui reproduite dans trente facs françaises. « On veut leur faire dédramatiser l'univers hospitalier », explique Elise, étudiante en troisième année et « nounoursologue » en chef. « Pour nous, c'est aussi un moyen de fréquenter les enfants, ajoute un de ses camarades de promo. En trois ans, on fait seulement un stage de quinze jours en pédiatrie. » « Il s'agit également de montrer aux enfants qu'on ne joue pas avec les médicaments, qui ne sont pas des bonbons », renchérit Marie, 22 ans, qui travaille derrière la caisse de dînette de la « pharmacie » de l'hôpital des nounours.

Hugo, 5 ans, vient ainsi de se faire délivrer du « tue-microbes contre le chikungunya » pour Doron, sa peluche. Des pilules en pâte à modeler, tout comme le « Thermo-Fusée » (des suppositoires), le « Plastro-Bide » (contre la gastro) ou encore le « Rapido-Popo » (un laxatif). Un peu plus loin, un autre nounours passe une authentique radio, après « s'être fait mal au ski et à la patinoire ». A deux pas de là, c'est une « allergie au poireau » qui est à l'origine d'une hospitalisation en urgence.

Parfois, les maladies sont quand même plus graves. Certaines peluches sont atteintes de « cancer du sein ». La plupart du temps, comme la maman de leur jeune maître. « Une pédopsychiatre du CHU nous a briefé sur le sujet, tranche Elise. On répond aux enfants que les nounours ne peuvent pas avoir le cancer. »

Guillaume Frouin