Jacques Demy, faiseur de films « en chanté »

Jacques Demy, faiseur de films « en chanté »

Culture Une exposition évoque la jeunesse nantaise du réalisateur des « Parapluies de Cherbourg »
Pauline André

Pauline André

« C'est à Nantes que j'ai vécu les moments les plus extraordinaires de mon existence. » A l'occasion du 20e anniversaire de la disparition de Jacques Demy, mort du sida en 1990, la ville où le cinéaste a passé toute sa jeunesse a décidé de lui consacrer une exposition à la médiathèque qui porte son nom. L'auteur des films musicaux Les Demoiselles de Rochefort et Les Parapluies de Cherbourg a en effet grandi au 9 allée des Tanneurs, siège du garage de son père. « Pour Jacques, l'enfance était un trésor et la sienne, une source d'inspiration pour ses films », murmure la voix de sa femme, Agnès Varda, dans les premières minutes de Jacquot de Nantes (1991), un film qui retrace l'enfance du réalisateur.

« Il trouvait Nantes poétique »
Dans ce film, la cinéaste montre à quel point l'homme était attaché à cette ville. On le voit fasciné par les spectacles de Guignol que sa mère l'emmenait voir cours Saint-Pierre, fier de sa première caméra qu'il acheta passage Pommeraye ou en plein tournage d'une scène de manifestation derrière la préfecture. « Il a toujours trouvé Nantes très poétique », se souvient sa sœur Hélène. Déambulant dans un décor au design multicolore, le visiteur de l'exposition découvre des photos du tournage d'Une chambre en ville place du Bouffay, ou de Lola passage Pommeraye. « Sa mère qui lui chantait beaucoup de choses et qui l'emmenait à l'opérette a certainement mis en place ce désir de faire des films dont certains musicaux et le désir de faire plaisir au public », analyse Agnès Varda.
Alors que son père le poussait à devenir mécanicien, le petit garçon inventif fabriquait déjà ses premiers films à 10 ans. « Pourquoi je filme ? Parce que ça danse, parce que ça chante, parce que c'est beau, alors je plane », répondit le cinéaste au journal Libération en 1987. En 2010, l'œuvre de Jacques Demy n'a pas pris une ride. Elle continue même d'inspirer les jeunes talents du 7e art, à commencer par son fils, Mathieu, frappé par la pérennité de ses films.

Pratique

L'exposition « Un Nantais nommé Jacques Demy » est ouverte tous les après-midis, jusqu'au 26 février 2011, à la médiathèque qui porte son nom. Trois espaces dédiés mettent en valeur les films tournés à Nantes : Lola (1961), Une chambre en ville (1982) et Jacquot de Nantes (1991). Des balades thématiques sont par ailleurs organisées dans le centre-ville de Nantes sur les traces des lieux de prédilection du cinéaste. Retrouvez toutes les informations sur nantes.fr.