Meneuse de bal populaire
Le 4 août dernier, Flora Théfaine a fait danser toute la place de la Bourse, avec son Bal Plissé Dansé. La chorégraphe d’origine togolaise a de nouveau remporté son pari : s’inspirer des traditions ethniques de son pays pour concevoir des chorégraphies co© 20 minutes
Le 4 août dernier, Flora Théfaine a fait danser toute la place de la Bourse, avec son Bal Plissé Dansé. La chorégraphe d’origine togolaise a de nouveau remporté son pari : s’inspirer des traditions ethniques de son pays pour concevoir des chorégraphies contemporaines. L’originalité ? Mettre en scène des Européens, dans une démarche de métissage. A près de 60 ans, Flora Théfaine affiche une énergie intacte. L’an passé, elle a ainsi créé cinq pièces, dont une en solo au casino de Biarritz. Depuis son arrivée en France, en 1969, la chorégraphe enchaîne les expériences artistiques. En 1990, ses valises tout juste posées à Nantes, elle crée Kossiwa. Cette compagnie de danse professionnelle est encore aujourd’hui auréolée d’un joli succès d’estime. Pour autant, sa fondatrice n’ambitionne pas de se produire sur les grandes scènes nationales. « Je ne suis pas assez conceptuelle pour ça », ironise-t-elle. Son but, c’est de faire découvrir au plus grand nombre la danse, « cet art populaire très ancien ». Flora Théfaine a par exemple mis en scène vingt-sept danseurs amateurs des quartiers nantais, au terme d’une résidence artistique entre avril 2001 et avril 2002. Elle a également investi les écoles – par le biais d’ateliers – ou la campagne. L’an passé, la chorégraphe est ainsi partie en résidence artistique itinérante dans quatre départements des Pays de la Loire, avec une nouvelle équipe de danseurs professionnels. Trois pièces en sont sorties. La création C’est un voyage qui n’a pas de pays a été montée dans ce cadre, en plein champ, à partir d’une méthode d’initiation basée sur l’écriture et le mouvement, les « mots dansés ». Chorégraphe inspirée, Flora Théfaine est aussi une artiste engagée. Intermittente, elle se trouvait en 2003 sur les barricades à Avignon, militant pour faire annuler le festival « in », avant de revenir défiler à Nantes. Depuis la réforme du régime Assedic, elle a observé « une hécatombe chez les artistes. Ceux qui perdent leur statut se tournent vers des petits boulots, des stages de massage ou d’esthétisme. Dans ma compagnie, un de mes danseurs vient de partir : il a perdu son statut et a deux enfants... » Sandrine Lefebvre