François Delarozière présente ses machines sur l’île de Nantes
La Symphonie Mécanique, c’est le nom de sa création avec le compositeur Mino Malan. Des machines à musique toujours aussi étranges (le pastissophone, le groovagaz, le xylo à coudre...), animées par l’ensemble « philarmotechnique », à découvrir jusqu’au 13© 20 minutes
La Symphonie Mécanique, c’est le nom de sa création avec le compositeur Mino Malan. Des machines à musique toujours aussi étranges (le pastissophone, le groovagaz, le xylo à coudre...), animées par l’ensemble « philarmotechnique », à découvrir jusqu’au 13 juillet dans l’atelier de La Machine, sur l’ancien site Alstom. A 42 ans, François Delarozière n’en finit pas de construire ses rêves. Le dernier en date : l’éléphant géant qu’il a imaginé pour le spectacle de Royal de luxe. Le croquis minutieux de la bête est d’ailleurs toujours affiché derrière lui, dans l’atelier. Son bureau reflète déjà l’esprit de ses créations, entre modernité et mondes fabuleux. L’ordinateur portable et le téléphone-organiseur y côtoient les livres de gravures anciens, dans lesquels il puise son inspiration. Depuis tout petit, François Delarozière se dit fasciné par les machines de toutes sortes et, surtout, par leurs mouvements. Une passion qui lui vient sûrement de son père. « Il savait tout faire, explique-t-il. Il pouvait construire une maison de A à Z. J’ai beaucoup appris avec lui. » Mais la machine selon Delarozière, c’est l’anti-Temps modernes de Chaplin. Chez lui, pas question de rendement ou de productivité, les machines ne servent qu’à rêver car « rêver est peut-être plus utile que manger ». Un état d’esprit qu’on retrouve à La Machine, lieu de travail et de vie. Car la construction d’une machine de spectacle, c’est avant tout un travail d’équipe. « Pour l’éléphant, on a commencé à travailler à 15 pour finir à 42, cuisinier compris. » Sur sa collaboration avec la troupe Royal de luxe, François Delarozière ne veut pas trop s’étendre. Leurs chemins se sont croisés en 1991, et cette rencontre a donné lieu à de fructueuses collaborations, comme le premier spectacle des géants. « Ce qui m’intéresse chez eux, ce sont les formes de narration par rapport à la ville, confie Delarozière. Le travail sur la rumeur, qui fait qu’une ville entière vient écouter une histoire. » Texte : Stéphanie Lacaze. Photos : Jean-Sébastien Evrard.