Un marché noir florissant au centre de détention

Un marché noir florissant au centre de détention

Audience « exceptionnelle », hier, au tribunal correctionnel de Nantes. Quinze hommes et femmes étaient jugés tout au long de la journée pour avoir entretenu l’an passé un marché parallèle de cannabis et de téléphones portables au sein du centre de détent
© 20 minutes

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Audience « exceptionnelle », hier, au tribunal correctionnel de Nantes. Quinze hommes et femmes étaient jugés tout au long de la journée pour avoir entretenu l’an passé un marché parallèle de cannabis et de téléphones portables au sein du centre de détention de Nantes. Certains hommes sont aujourd’hui encore détenus, d’autres sont sortis. Les femmes, elles, sont souvent leurs soeurs ou leurs compagnes. Elles étaient chargées d’apporter la marchandise au parloir, préalablement commandée par téléphone et à destination de codétenus. Le règlement s’effectuait à l’extérieur, entre familles. Le marché noir a ainsi été très rémunérateur pour certains détenus. Le kilo de cannabis était vendu « 5 600 e », selon les enquêteurs. « A l’extérieur, il se négocie 2 000 e », commente le président du tribunal. On parle aussi de portables « achetés 200 e, revendus 500 e ». Une « demi-bouteille de whisky », elle, a été négociée « 400 e ». Absent à l’audience, Romain, 24 ans, a été « le pigeon de luxe » de ces prix exorbitants, selon les termes du président du tribunal. Ce gros fumeur de shit, trop bavard, n’a jamais caché à ses codétenus qu’il venait d’hériter de 18 000 e. Il a ainsi commandé pour « 10 000 e » de cannabis, sans jamais en voir totalement la couleur. Le parquet a requis entre deux mois de prison avec sursis et deux ans de prison ferme à l’encontre des prévenus. Guillaume Frouin

complices Certains surveillants auraient été complices du trafic, selon des détenus. « Il n’y a pas eu le moindre début de preuve pour étayer ces accusations réplique le parquet. Si ça avait été le cas, le ministère public se serait fait un devoir de placer ces surveillants dans le box des accusés. »