Nantes : La métropole signe l’abandon définitif de son Arbre aux hérons
C’est NON•Abandonné il y a un an, l'ambitieux projet espérait se relancer grâce à des fonds privés. La présidente de Nantes métropole Johanna Rolland annonce qu’elle rejette cette nouvelle versionJulie Urbach
L'essentiel
- Pendant un an, la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nantes-Saint-Nazaire avait travaillé à une solution de financement privé pour relancer le projet d’Arbre aux hérons.
- Une nouvelle version qui n’a pas été retenue par la métropole, qui signe donc l’arrêt définitif de cette structure métallique végétalisée géante.
Son sort semble définitivement scellé. L’Arbre aux hérons ne verra pas le jour à Nantes. C’est ce qu’a annoncé jeudi soir la présidente de Nantes métropole Johanna Rolland (PS) à tous les acteurs qui espéraient encore voir cette structure métallique de 35 mètres de haut se dresser un jour dans le ciel nantais. Pourtant, pendant un an, la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nantes-Saint-Nazaire avait en effet travaillé, avec succès apprend-on, sur une solution de financement exclusivement privée.
Une démarche engagée après que Johanna Rolland avait choisi d’abandonner le projet (critiqué de longue date par la droite nantaise, les élus écologistes de la majorité, et une partie de la population), notamment pour des raisons budgétaires : le coût prévisionnel était passé de 35 millions d’euros à 52,4 millions d’euros et les dernières estimations, en prenant en compte l’envolée des coûts des matières premières, le plaçait à quelque 80 millions d’euros. La « conscience de l’urgence climatique » avait également joué.
Des obstacles juridiques et sécuritaires
« Le groupe projet associant toutes les expertises nécessaires a démontré la faisabilité économique du projet, grâce à un montage basé sur une convention d’occupation temporaire de l’espace public, indique aujourd’hui Nantes métropole. Toutefois, les conseils juridiques de la Métropole, saisis du dossier, ont indiqué qu’un tel montage dans la carrière Misery présentait des risques juridiques quant à sa légalité, en particulier par l’absence de mise en concurrence s’agissant du domaine public. »
Les porteurs du nouveau projet se sont intéressés entre-temps à un autre site situé à l’ouest de l’île de Nantes, sur des terrains du Grand port maritime. Mais là encore, la métropole a mis son veto. Principalement pour des raisons de sécurité, dit-on, l’attraction aurait drainé trop de monde sur un lieu bien trop proche de la Loire. « Par ailleurs, la possibilité de réutilisation des études financées par la puissance publique au bénéfice d’un porteur de projet privé soulevait également une insécurité juridique », note la métropole.
Le Grand héron, sans son arbre, bientôt de sortie ?
Un « véritable regret » pour la chambre de commerce et d’industrie, qui voyait en ce « fabuleux projet » une « tour Eiffel pour Nantes ». Mais le grand oiseau et son bestiaire mécanique ne devraient pas rester trop longtemps au garage. Car la métropole, dont les relations sont depuis tendues avec les concepteurs de l’Arbre, souhaite désormais « une mise en exploitation du Grand héron sur l’esplanade des nefs dès la saison touristique 2024/2025 ». Objectif : que se poursuivent « la magie et la féerie des Machines à Nantes », véritable locomotive touristique du territoire.
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