A Nantes, les indemnités des élus municipaux largement revalorisées

Nantes : Les indemnités des élus municipaux largement revalorisées

POLITIQUEAdoptée fin juin, cette augmentation prend effet ce vendredi. Les indemnités de mairie n’avaient pas été réévaluées depuis plus de vingt ans
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • A partir de ce vendredi, les indemnités des élus de la mairie de Nantes se voient augmentées.
  • Les adjoints qui touchaient 1.523,25 euros brut jusqu’ici gagneront désormais 2.339,84 euros brut chaque mois. Des hausses concernent aussi les conseillers municipaux, mais pas la maire.

Certains y voient une « augmentation excessive », la mairie parle d’une « mise à niveau des autres grandes villes de France ». A partir de ce vendredi, les élus municipaux de Nantes vont gagner en pouvoir d’achat. Votée fin juin, une délibération prévoit l’augmentation de leurs indemnités, comme le permet la loi. « Concilier vie personnelle, vie personnelle et mandat d’élu est de plus en plus difficile et contraignant que ce soit en charge de travail et en disponibilité, explique la ville. Nombreux sont les élus qui doivent prendre un temps partiel ou laisser leur emploi, incompatible avec l’agenda des élus en charge des compétences dans une ville de 350.000 habitants. »

Concrètement, les adjoints qui touchaient 1.523,25 euros brut jusqu’ici gagneront désormais 2.339,84 euros brut chaque mois (+47 %). Pour les conseillers municipaux détenteurs d’une délégation, le montant passe de 1.025,7 euros à 1.509,57 euros brut. Les conseillers municipaux sans délégation, eux, se verront verser une indemnité mensuelle de 301,91 euros brut, contre 287,02 auparavant. Celle de la maire, Johanna Rolland, reste inchangée (5.837 euros brut par mois).

A titre de comparaison, les adjoints au maire perçoivent 2.717 euros à Nice, 2.153 à Montpellier, ou encore 2.382 euros à Strasbourg, assure la ville, qui rappelle que les indemnités n’avaient « pas été revues depuis les années 1990 ». A noter tout de même qu’une majorité des élus sont également conseillers métropolitains, et perçoivent une autre somme d’argent grâce à cette fonction.

Un « niveau d’indemnités décent »

« Dans le contexte actuel d’augmentation des violences subies par les élus, cette question du montant des indemnités questionne plus largement le statut que l’on souhaite leur donner dans notre démocratie, explique le premier adjoint (PS) Bassem Asseh. Il est primordial de les protéger et de leur assurer un niveau d’indemnités décent. » « Etre dans l’opposition, c’est être moins considéré », regrette cependant le conseiller municipal d’opposition Renaissance Erwan Huchet, qui déplore la « rupture d’égalité » qui existe selon lui entre les élus avec délégation (de la majorité) et sans.

La maire de Nantes, Johanna Rolland, répond que la loi ne permet de toute façon pas d’aller plus loin. « Ce n’est pas non plus la même charge de travail », estime-t-elle.