Nantes : Le périphérique va s’élargir avec des nouvelles voies pour voitures, bus et covoitureurs
Circulation•L’Etat et les collectivités annoncent une série de nouveautés pour fluidifier la rocade de Nantes. Les automobilistes sont chouchoutés même si, par endroits, des voies seront réservées aux seuls véhicules partagésFrédéric Brenon
L'essentiel
- Le pont de Bellevue va s’élargir pour faire passer davantage de véhicules, notamment des cars et des vélos.
- Le périphérique ouest va se doter de nouvelles voies, que ce soit au nord ou au sud du pont de Cheviré.
- Une expérimentation pour encourager le covoiturage sera lancée en septembre au sud de Nantes (A 83).
Il accueille jusqu’à 110.000 véhicules par jour, selon les secteurs. Long de 42 km, le périphérique de Nantes voit son trafic automobile régulièrement augmenter. Ce qui occasionne matin et soir des bouchons, notamment au niveau de la traversée du fleuve. Pour tenter d’améliorer la situation, sans véritablement contraindre les automobilistes, l’Etat et les collectivités ont présenté ce mardi une série de mesures. Le point.
Le pont de Bellevue élargi pour tous
Après deux ans de concertation et de réflexion, l’Etat a choisi son projet pour moderniser le « complexe du pont de Bellevue », principal franchissement de Loire à l’est de Nantes. Le pont sera élargi pour passer à trois voies dans chaque sens, cette troisième voie se prolongeant entre les portes de Sainte-Luce et du Vignoble. La majeure partie de cette troisième voie devrait être réservée aux transports en commun. Il est aussi prévu une voie supplémentaire, dite d’entrecroisement, accessible à toutes les voitures, entre les portes de Carquefou et de Sainte-Luce. Deux bretelles d'accès au périphérique seront doublées. Des traversées sécurisées pour les piétons et cyclistes sont également programmées sur le pont, de même que des aires de covoiturage de chaque côté. « L’esprit c’est le partage des voiries », justifie Pascal Otheguy, secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique. Le coût du projet est faramineux : entre 117 et 140 millions d’euros, selon les options retenues. Le chantier, « très long », ne commencerait pas avant 2028.
Les accès au pont de Cheviré seront musclés
A l’ouest de Nantes, le pont de Cheviré constitue, de loin, le principal point noir routier de la métropole. Pour tenter de le fluidifier, une troisième voie (d’entrecroisement) avait déjà été ajoutée dans chaque sens sur l’ouvrage entre 2015 et 2019. A partir de 2025, des troisièmes voies similaires seront créées, au nord, entre la porte de l’Estuaire et la porte de Saint-Herblain, ainsi qu’entre la porte de Saint-Herblain et la porte d’Atlantis. De quoi pouvoir absorber davantage de voitures, tout en « sécurisant les entrées et sorties de bretelles ». Même logique et même décision au sud avec la création d’une troisième voie d’entrecroisement entre la porte de Retz et celle de Grand-Lieu, ainsi qu’entre la porte de Grand-Lieu et de Bouguenais (sens intérieur uniquement). Mais ce n’est pas tout : il y aura, en plus, une quatrième voie dans chaque sens, en lieu et place de la bande d’arrêt d’urgence, entre les portes de Grand-Lieu et Bouguenais. Cette quatrième voie sera réservée aux transports en commun et taxis, avec une signalétique spécifique, dans le but de mieux desservir l’aéroport.
Le covoiturage s’invite au sud et à l’est de Nantes
Un an après l’aménagement d’une voie réservée aux bus sur la pénétrante sud de Nantes (A83 puis boulevard de Vendée) entre Les Sorinières et Nantes (Bourdonnières), le bilan est jugé « positif ». « Les cars Aléop ont l’assurance de savoir à quelle heure ils arrivent. Ça a permis d’augmenter la fréquentation et le nombre de cars », se félicite Julien Bainvel, conseiller régional. L’Etat et les collectivités veulent désormais permettre aux véhicules faisant du covoiturage de rouler, eux aussi, sur cette voie installée sur la bande d’arrêt d’urgence. Une expérimentation sera ainsi lancée à partir de septembre sur l'A83, à proximité immédiate de l’échangeur de la porte de Sorinières, pour une durée d’un an. Le covoiturage est accepté à partir de deux personnes par véhicule (même s’il s’agit d’un jeune enfant). La vitesse y sera limitée à 50 km/h, au lieu de 70 km/h aujourd’hui. « Il y aura des contrôles, automatisés, pour s’assurer que l’objectif soit respecté », indique le secrétaire général de la préfecture. Une expérimentation comparable, réservée au covoiturage et aux bus, sera proposée fin 2023 boulevard de la prairie de Mauves, dans la continuité de la porte d’Anjou. Une autre est envisagée sur la route de Pornic en 2025.