Nantes : Une centaine de studios pour réfugiés et jeunes actifs vont pousser en neuf jours
HABITAT•Originale sur le fond et la forme, une nouvelle résidence sociale va ouvrir début 2023Julie Urbach
L'essentiel
- Un projet de résidence sociale pour réfugiés et jeunes actifs a été officiellement lancé ce mardi à Nantes, près des facs.
- Le procédé choisi, la construction modulaire, va permettre de voir pousser le projet très rapidement et d’accueillir les premiers locataires dès le début de l’année prochaine.
C’est un projet « particulièrement innovant ». A Nantes, juste en face de la piscine du Petit-Port, une résidence sociale composée d’une centaine de studios de 15 m2 (avec kitchenette et salle de bains privée) va bientôt pousser à la place d’un parking. Ce mardi après-midi, un premier modulaire a été dévoilé pour symboliser le lancement de la construction de ce bâtiment, qui hébergera réfugiés et jeunes actifs.
Une initiative originale en matière de cohabitation, qui le sera aussi sur la forme puisqu’il ne faudra que neuf jours de chantier, avec des nuisances limitées, pour livrer l’immeuble. « La construction du bâtiment se fera en usine, en parallèle des fondations, des pieux métalliques vissés, qui seront posées sur place début novembre, explique Philippe Marras, président de l’entreprise Avelis. Il nous faudra ensuite trois jours par niveaux, composés de modules de 14 mètres par 3. »
Répondre à des « besoins urgents »
Début 2023, 80 personnes réfugiées et 20 jeunes travailleurs devraient donc faire leur entrée dans cette résidence, une « solution temporaire qui répond à des besoins urgents de notre territoire », où la tension immobilière est très forte, estime Marie Josso, présidente du bailleur social Atlantique habitations. « Sur l’agglomération nantaise, il y a actuellement 374 personnes ayant le statut de réfugié pourtant toujours hébergées en centre d’accueil de demandeurs d’asile, faute de solutions de logement, complète Didier Martin, le préfet de région. Ce dispositif va donc aider à améliorer la fluidité, essentielle pour continuer à accueillir dignement ces personnes. »
Sur place, l’association Aurore organisera la « vie collective » et suivra les locataires « dans une logique d’intégration » et d’accès « à une solution de logement indépendant ». Si aucun délai ne leur sera donné, l’objectif est « que le séjour soit le plus court possible », en général moins de deux ans.
Le bâtiment pourra être déplacé sur un autre site, prévient-on déjà. L’opération, cofinancée par l’Etat, le département, Nantes métropole, Action logement et la Caisse des dépôts, doit coûter plus de six millions d’euros.