Nantes : Des urgences agrandies au Confluent, ça change quoi ?
SANTE•Le nouveau service des urgences de l’hôpital privé nantais est désormais opérationnelFrédéric Brenon
L'essentiel
- La métropole nantaise ne compte que deux services d’urgences : celui du CHU et celui du Confluent.
- Grâce à des locaux plus grands, les urgences du Confluent pourront prendre en charge davantage de patients.
- Situé entre Nantes et Rezé, l’hôpital privé du Confluent appartient au groupe Vivalto.
Les travaux sont finis au Confluent. A seulement deux kilomètres des urgences du CHU de Nantes, le service des urgences de l’hôpital privé nantais (ex NCN) a inauguré mardi soir ses nouveaux locaux agrandis. Le site, ouvert 24h/24, 7 jours sur 7, dispose désormais de 470 m2 supplémentaires sur une surface totale de 1275 m2. Objectif : « améliorer les conditions d’accueil et de travail » et être en « capacité de répondre à la croissance démographique de la métropole nantaise ». De 32.000 admissions d’urgence en moyenne, le Confluent entend ainsi passer à 40.000 avant 2030.
Bien que plus petit que son homologue public du CHU (126.000 passages annuels), ce service d’urgences privé connaissait, lui aussi, des périodes de congestion qu’il espère pouvoir résorber. « L’espace était devenu trop exigu par rapport à notre volume d’activité », confie Didier Delavaud, directeur général de l’hôpital Confluent.
« Plus confortables, moins bruyants »
Concrètement, les entrées des personnes pouvant se déplacer par leurs propres moyens et celles des personnes amenées en brancard sont dorénavant séparées. Des box supplémentaires ont été créés. Un salon d’attente a été conçu pour les familles. Un auvent extérieur a également été aménagé. Les nouveaux locaux sont « plus confortables, plus apaisés, moins bruyants. Ils offrent plus d’intimité aux patients », estime Benoît Burin, médecin urgentiste et président de la commission médicale d’établissement. Le chantier de 3,3 millions d’euros, financé par le groupe Vivalto santé, a été soutenu à hauteur de 500.000 euros par l’Etat.
« On a là un service performant qui répond aux besoins d’aujourd’hui et pourra répondre aux besoins d’avenir », se félicite Jean-Jacques Coiplet, directeur régional de l’agence régionale de santé (ARS). Ce dernier relève toutefois qu’un service d’urgence n’a pas « vocation à voir sa fréquentation forcément augmenter », insistant sur l’importance de la « régulation » et de la « permanence des soins » afin de n’orienter aux urgences que des patients nécessitant véritablement des soins urgents. « Les urgences sont partout engorgées. Donc si celles du Confluent sont en capacité d’absorber davantage d’activité, c’est une bonne chose », commente Vincent Mével, délégué syndical CFDT Santé-sociaux.
Un tri pour la rentabilité ?
Contrairement aux idées reçues, se soigner aux urgences de l’hôpital privé Confluent ne revient pas plus cher aux patients. « La prise en charge de la Sécurité sociale est la même » qu’aux urgences du CHU, explique Didier Delavaud. C’est le 15 (Samu) qui oriente les malades vers tel ou tel établissement. Une démarche qui ne convainc toutefois pas les syndicats de soignants. Sollicités par 20 Minutes, la CGT et la CFDT avancent toutes les deux qu’un « tri de patients » est effectué aux urgences du Confluent afin de « privilégier les hospitalisations les plus rentables pour l’établissement ». « Les urgences du CHU, elles, accueillent vraiment tout le monde », insiste la CGT.
« Il n’y a aucun tri, c’est une légende urbaine », rétorque Benoît Burin. Seules la pédiatrie des moins de 15 ans, la gynécologie médicale et la psychiatrie sont réorientées dans le cadre d’un protocole passé avec le CHU, affirme le médecin urgentiste du Confluent. « Tous les autres patients, nous les soignons chez nous », ajoute-t-il. Quelque 80 personnes travaillent aux urgences du Confluent.
Le département de Loire-Atlantique totalise cinq services d’urgences généralistes : deux à Nantes, un à Saint-Nazaire, un Ancenis et un à Châteaubriant.