Le Navibus Erdre à fond de cale
Il a effectué son ultime voyage fin août dernier. Après avoir circulé pendant quatre ans entre la gare sud et les facultés, le Navibus Erdre est aujourd'hui arrêté, faute de rentabilité. La ligne qu'exploitait la Semitan souffrait d'une trop faible f...Frédéric Brenon
Il a effectué son ultime voyage fin août dernier. Après avoir circulé pendant quatre ans entre la gare sud et les facultés, le Navibus Erdre est aujourd'hui arrêté, faute de rentabilité. La ligne qu'exploitait la Semitan souffrait d'une trop faible fréquentation, seulement 220 passagers par jour en moyenne. La société Les Bateaux nantais - propriétaire du navire Jules-Verne, qui assure les navettes - fut citée pour reprendre la desserte à son compte, avec le soutien de Nantes Métropole. Il n'en sera rien. Le croisiériste vient de décider qu'il ne rouvrirait pas la ligne sous forme de transport public.
« Ça ne serait pas viable, assure Gérard Baslé, directeur des Bateaux nantais. Nous ne pouvons pas proposer un tarif équivalent à celui du ticket TAN (1,50 euros). On a fait un test de dix jours au tarif de 5 euros, ça n'a pas marché. » Préférant se concentrer sur leur activité principale, la croisière touristique, les Bateaux nantais regrettent toutefois la « non-réussite » du Navibus Erdre. « Je suis assez déçu, poursuit Gérard Baslé. Ce bateau n'a jamais été mis dans une situation où il pouvait réussir. Un départ par heure, c'était insuffisant. Il était prévu initialement un départ toutes les vingt minutes. Cela aurait eu une autre allure. Mais bon, c'était un investissement supérieur. Et on se rend compte que, sur l'eau, la fonction "passeur d'une rive à l'autre" marche mieux que la fonction "traversée". »
Le Jules-Verne ne devrait pas pour autant rester à quai. Les Bateaux nantais aimeraient le réutiliser pour des croisières sur l'Erdre ou la Loire. Une réaffectation qui nécessiterait de « lourdes transformations », en particulier pour une navigation sur fleuve. « La Loire, c'est un pari sur l'avenir, confie Gérard Baslé. Pour l'instant, ce n'est pas rentable. Mais le potentiel est là, on y croit. » W